Chaque année, de nombreux parents font le choix de retirer leurs enfants de l’école. Pour certains, la déscolarisation est un choix de vie. Un certain désaccord avec le système scolaire, des convictions religieuses… peuvent être à l’origine de cette décision. Mais pour la plupart, la déscolarisation est véritablement une obligation. Phobies scolaires, harcèlement, enfants en échec scolaire… le retirer de l’école devient presque une question de « survie ». Vous vous reconnaissez dans cette situation ? C’est un choix que vous envisagez pour votre enfant ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur comment survivre à la déscolarisation.
La déscolarisation : c’est quoi exactement ?
Qu’est-ce que la déscolarisation ?
La déscolarisation est le fait de ne plus fréquenter l’école. Elle consiste à retirer l’enfant du système scolaire, pour des raisons propres à chacun, en se conformant à une procédure administrative bien établie. Loin des bancs de l’école et des cours de récréation, les enfants apprennent à leur rythme à la maison.
Pourquoi choisir la déscolarisation ?
La déscolarisation est souvent un choix mûrement réfléchi par les familles qui décident de se lancer. Les raisons sont nombreuses. Cela peut correspondre à un choix de vie :
- Les objectifs des parents ne sont pas en adéquation avec ceux de l’Éducation nationale ;
- Une certaine méfiance vis-à-vis du système scolaire traditionnel ;
- Les écoles hors contrat (type Montessori) sont trop éloignées du domicile ou trop onéreuses ;
- Des convictions religieuses ;
- Le fait d’être une famille nomade ;
- L’accès à davantage de liberté.
Mais parfois, la déscolarisation peut s’avérer être une nécessité pour l’enfant. Si une majorité d’enfants s’adaptent très bien à l’école, d’autres n’y arrivent pas et plongent tout doucement dans la spirale de l’échec scolaire et de la souffrance. C’est le cas des enfants hypersensibles, DYS, TDAH. D’autres glissent peu à peu dans le décrochage scolaire malgré un quotient intellectuel très élevé et un énorme potentiel. C’est le cas des enfants précoces, des enfants HPI, qui se retrouvent souvent face à des enseignants déconcertés, ne pouvant répondre à leurs besoins.
Enfin, déscolariser peut également être une solution à une maladie qui empêche l’enfant de suivre une scolarité normale, mais aussi à la phobie scolaire, à la violence ou au harcèlement.

La déscolarisation, une solution pas si simple
Un grand bouleversement pour l’enfant
Lorsque l’on fait le choix de déscolariser un enfant, c’est souvent après une véritable prise de conscience. Même si notre rôle en tant que parent est d’aider au mieux notre enfant, et que la déscolarisation semble être la meilleure solution, ce n’est simple pour personne. Cela s’apparente un peu à une rupture, à une sorte de séparation entre l’établissement, qui n’a pas su répondre aux besoins de l’enfant, et ce dernier.
Une période de « transition » va alors se révéler nécessaire. Effectivement, depuis des années, l’enfant entend dire que « l’école est obligatoire », qu’il faut se lever et se coucher à telle heure « pour » aller à l’école… Sa vie est rythmée par sa scolarité. L’école est souvent synonyme de devoirs, de notes, de contrôles. Il faut rester assis, écouter pendant des heures, rentrer dans la norme, respecter les règles. Et tout à coup, la déscolarisation lui enlève ses repères.
Il y a changement de rythme de vie, de contraintes et d’obligations. Un temps d’adaptation sera donc inévitable. En fonction de la personnalité et du vécu de l’enfant, ce temps de transition sera plus ou moins long.
De la même manière, certains enfants dont l’expérience scolaire s’est révélée être un véritable échec auront besoin de temps avant de retrouver leur envie d’apprendre, leur curiosité et leur motivation. Ils pourront également ressentir des difficultés à se confier sur les situations vécues comme traumatisantes ou humiliantes lors de leur scolarité.
Le rôle capital des parents
Dans la déscolarisation, le rôle du parent va avoir une importance clef. Il va devoir transmettre des connaissances certes, mais il devra surtout être à l’écoute et être présent, tout en sachant se faire discret quand il le faudra.

Les enfants déscolarisés, souvent en situation de détresse scolaire, vont avoir des besoins particuliers, d’où la complexité du rôle du parent accompagnant. Encourager sans mettre la pression, écouter sans juger, motiver sans étouffer… une véritable difficulté ! L’écoute, l’empathie et la patience seront donc les maîtres mots.
L’adulte devra être le plus respectueux possible du rythme de l’enfant, de ses sentiments et de sa motivation. Il devra également travailler sur sa propre personnalité et son développement personnel. Le but est de redonner goût à l’enfant, lui rendre confiance et le laisser enfin s’exprimer à son gré. Il doit pouvoir évoluer dans l’amour et la bienveillance, dans un cadre sécurisant, où les comparaisons et la compétition n’existent pas. Il pourra enfin se réaliser, grâce à un parent transmetteur entièrement à l’écoute de ses besoins.
Un choix qui impacte la famille
Quand la déscolarisation devient une nécessité et que le choix s’impose comme LA solution, cela impacte souvent la famille toute entière. Dans la majorité des cas, l’un des deux parents est souvent contraint de laisser son emploi afin de se consacrer entièrement à son nouveau rôle. Il existe bien sûr des alternatives : télétravail, activité à mi-temps, reconversion professionnelle… mais les habitudes familiales se voient malgré tout bouleversées. Il faut revoir l’organisation, mais aussi faire certains choix et se remettre en question. La déscolarisation est synonyme de changements, et ce, pour chaque membre de la famille !
La déscolarisation : comment y survivre ?
L’écoute et la patience : les clés de la réussite
Très souvent, surtout dans le cas où l’enfant a passé quelques années en école publique, il va falloir le « déscolariser psychologiquement » (c’est aussi valable pour le parent transmetteur). Cela consiste en le laisser souffler quelques semaines afin de se « déconnecter » complètement de l’école. Une fois que cela est fait, il faudra parler ensemble de la manière dont il aimerait s’y prendre, et essayer de vous y adapter dans la mesure d’y possible. Il faut se concentrer sur l’intérêt de l’enfant et la direction vers laquelle vous voulez l’amener. Il convient d’encourager sa curiosité naturelle et de le laisser progresser à son rythme. Il est indispensable de prouver à l’enfant qu’il est possible d’apprendre en dehors d’une structure rigide, dans un environnement détendu. Le(s) parent(s) ne deviennent pas les professeurs, mais prennent part à l’apprentissage, ce qui est totalement différent.
Faites preuve de patience. Le processus de déscolarisation peut prendre du temps, et certains, même s’ils étaient en souffrance à l’école, peuvent être réfractaires à ce nouveau système. Faites leur confiance, ainsi qu’à vous-même ! Le projet va faire son chemin et de nouvelles habitudes vont prendre place. Leur curiosité prendra le dessus et leur envie d’apprendre fera son apparition. Surtout pas de pression, cela ne ferait que générer de l’anxiété !
Créez de nouveaux liens

La socialisation, c’est le fait d’apprendre à vivre en société, de s’en approprier les codes et les normes. L’école est certes un lieu où l’on peut apprendre ces notions, mais pas le seul. Un enfant déscolarisé apprend aussi cela à la maison, dans l’apprentissage de tous les jours et dans les activités quotidiennes.
Pour ce qui est de la sociabilisation, c’est-à-dire le fait de vivre avec les autres, là aussi l’école est loin d’être l’unique moyen de se sociabiliser. Les parcs, les médiathèques regorgent de potentiels « amis » pour les enfants. En effet, il n’est pas question de tomber dans l’isolement, d’autant plus si l’enfant a subi des moqueries ou des conflits à l’école. L’enfant a besoin d’un cercle d’amis, nécessaire pour son développement, qu’il soit constitué d’un ou deux vrais amis ou d’une dizaine de « copains »… Il faut donc veiller à assouvir ce besoin.
Il est également important qu’il pratique une ou plusieurs activités : sport, musique, association… le choix est large. En effet, il existe de nombreux moyens de créer des amitiés. De nombreuses familles ont fait le même choix que vous. Pourquoi ne pas les rencontrer ? Vous trouverez des groupes facilement sur Facebook, classés par départements ou par régions pour plus de facilités. Sachez que de nombreuses associations existent également. Sortez, visitez des musées, découvrez ou redécouvrez votre ville, élargissez votre réseau. Enfin, si vous le pouvez, voyagez ! Les voyages sont un excellent moyen d’apprendre et de faire des rencontres.
Misez tout sur l’organisation
Il sera nécessaire de trouver votre organisation pour le bien-être de tous. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, chacun doit avoir le temps de prendre ses marques. Tout d’abord, il vous faut penser à aménager un espace dédié à l’apprentissage à la maison.
Une organisation quotidienne doit être mise en place. Pour cela, Internet, Facebook et les blogs regorgent d’idées intéressantes. Sachez qu’il existe également de nombreuses plateformes qui proposent des outils pédagogiques permettant de guider les parents, notamment lors de la visite de l’inspecteur de l’Éducation nationale. Le matériel d’occasion se trouve très facilement : livres, supports… le web est plein d’astuces.
Le rapprochement avec d’autres familles peut également vous permettre d’échanger des ouvrages, du matériel ou même des bons plans. Enfin, la déscolarisation c’est aussi avoir l’opportunité d’apprendre sur le terrain ce qu’est la vie quotidienne ! N’oubliez pas que la patience est de mise et qu’il est important de trouver du plaisir ! En cas de grosses difficultés, des formations sur la parentalité bienveillante pourraient également vous aider.
Un temps de pause nécessaire
C’est un peu le principe du masque à oxygène en avion : on le place d’abord sur soi, afin de pouvoir aider les siens ensuite. Il faut savoir prendre en considération nos besoins de parents pour ensuite mieux prendre en compte les besoins des enfants. Il ne s’agit en aucun cas d’égoïsme ! Il est vital de garder des moments pour soi, sans les enfants. Sport, activités, sorties avec votre conjoint, entre amis… il faut décompresser.
Il faut retrouver votre équilibre, vous recentrer sur vous-même et vous accorder des pauses. Cela est important afin de continuer à trouver de la joie dans ce que vous faites. La déscolarisation n’est pas simple et vous pourrez ressentir le besoin de confier vos doutes et vos craintes. L’adhésion à une association est conseillée afin de discuter avec d’autres parents dans la même situation et bénéficier de conseils. Beaucoup de groupes, de communautés et d’associations sont présents sur les réseaux sociaux. Par exemple, Led’A (Les enfants d’Abord), Cise (Choisir d’instruire son enfant), Laia (Libre d’apprendre et d’instruire autrement), et bien d’autres.
Même si la déscolarisation peut s’avérer être la meilleure solution pour beaucoup d’enfants, la réalité est parfois vécue brutalement. Souvent perçue comme une rupture entre l’école et l’enfant, elle nécessite un temps d’adaptation pour chacun. Cependant, si elle est mise en place dans un environnement d’écoute et de détente, l’enfant peut très vite reprendre goût à l’apprentissage et retrouver joie et motivation. La déscolarisation est un défi, mais l’épanouissement de l’enfant n’a pas de prix ! Cet article vous a plu, mais vous hésitez encore ? Vous vous demandez si vous faites le bon choix. Sachez observer les signes et agissez ! Pour aller plus loin, cet article pourrait également vous intéresser.

Cet article a été écrit en coopération avec Priscilla Caruso Mucciante
Bonjour,
Est il encore aujourd’hui possible de déscolariser son enfant ?
Bonjour,
Cette année, c’est encore possible sur simple déclaration !
Bonjour
Je viens de lire les commentaires….est-ce encore possible de déscolariser son enfant sur simple déclaration car nous sommes en 2022.
Ma fille qui adorait l’école a changé d’institutrice qui leur crie dessus, ma fille a peur d’y aller le matin. Aucune discussion possible car la directrice est dans la même logique.
En vous remerciant
Bonjour,
Oui, jusqu’au mois de mai c’est encore possible, en envoyant un courrier à la mairie et un autre à l’inspection d’académie. C’est encore le régime de la déclaration et non de la demande d’autorisation.
N’hésitez pas à revenir si vous avez besoin de conseils !
Bonjour, il y a plusieurs mois que nous pensons faire l école a la maison pour notre ado de 14 ans nous avons discuter avec les enseignants de l école, il nous ont attendu avec une brique et un fanal si je peux me permettre , il nous ont fait vraiment peur sur le fait que aucun suivi avec eux serai de la parti! Notre enfant est déjà suivi avec tous les spécialistes que offre l école malgré tous cela notre enfant est en échec après avoir repris son année de l année dernière. Comment entreprendre cette aventure sans scraper son enfant désoler ses le terme que l école a pris pour nous dissuader de retirer notre enfant avant les fetes! En vous remerciant a l avance de vos réponse futur!
Bonjour,
C’est très bien d’en avoir parlé avec les professeurs, et vous avez maintenant leur point de vue. Si malgré tout le soutien mis en place au collège votre enfant est toujours en échec, alors c’est que les soutiens sont inefficaces…
En avez-vous parlé directement avec votre enfant ? Que pense-t-il de la possibilité d’instruction en famille ? Est-ce qu’il serait motivé, aurait besoin d’adultes pour l’aider, ou envie d’une grande liberté ?
C’est lui le premier concerné, et c’est important qu’il puisse se projeter. Mais même si c’est pour une année un peu entre parenthèses, où il ne travaille que ce qui l’intéresse et s’adonne à des passions, ce ne sera pas une année perdue pour la construction de soi.
Nous pouvons en discuter en mini-coaching si vous voulez : https://sinstruireautrement.fr/accompagnement-parents/
Bonne journée !
Laetitia
Bonjour ,
Mon fils de 14ans fait un blocage il ne veut plus se rendre au collège , pourtant c est un excellent élève avec de très bon résultat scolaire . J ai eu rv avec la directrice mais pas vraiment de solution de ce côté là, elle m a répondu de voir un psy et si il ne revient pas il font un signalement. De ce fait je pense à le descolariser et finir son année de 3ieme avec des cours par correspondance mais je suis perdu , est ce que je dois envoyer une lettre en recommandé au collège ?
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
Difficile de vous répondre sur la meilleure solution sans vous connaître mieux.
Effectivement, il est encore possible de déscolarisés avec une lettre de déclaration d’instruction en famille, a envoyer à la mairie de votre domicile et a l’inspection académique, en plus de la direction d’établissement.
Cela ne les empêchera pas d’avertir les services sociaux s’ils le jugent nécessaire.
Essayez de décoder le mal-être de votre fils avec un accompagnement psychologique est a priori un bon départ.
Si vous avez besoin de plus, je peux vous proposer un accompagnement au choix, disponible sur cette page : www sinstruireautrement.fr/accompagnement-parents/
Bonjour,
J’ai aussi un souci avec ma fille de 12 ans qui fait de grosses crises d’angoisse et bloque devant le portail.
Est-il encore possible de la déscolariser ?
Merci à vous
Bonjour,
Il est toujours possible de déscolariser son enfant, mais c’est un peu plus compliqué… Il faut maintenant obtenir un papier du directeur de l’établissement approuvant votre demande. Vous pouvez aussi demander un certificat médical pour phobie scolaire, et envoyer le dossier complet à l’académie, qui donnera ou non son autorisation dans les deux mois. C’est long, mais peut-être nécessaire si votre fille ne va pas bien ? Vous avez le lien vers le dossier de demande, et toutes les informations ici : https://www.education.gouv.fr/l-instruction-dans-la-famille-340514
Bonjour ma fille de 15ans de veut pas retourner au collège . Elle et en dépression que faire ?
Bonjour,
Le plus urgent est de consulter un médecin ou psychologue qui pourra l’entendre. S’il faut la déscolariser, le courrier d’un médecin sera indispensable !
Toutes mes pensées vous accompagnent,
Laetitia
Bonjour,
Comment rescolariser un enfant ayant été privé de scolarisation, même en famille de 6 à 13 ans ??
Une amie souhaite rescolariser son fils de 13 ans après 7 ans d’absence de toute scolarisation. Le rescolariser en école primaire ne me semble pas la meilleur solution car il y aurait une trop grande différence d’âge avec les autres enfants, le scolariser en collège l’entrainera inévitablement, pour moi, vers un décrochage scolaire car il a actuellement un niveau de CP et non un niveau de collégien. Pour des cours à distance, il faut que l’enfant soit motivé et les parents en situation de pouvoir l’aider en cas de difficulté. Bien sûr, nous les aiderons le mieux que nous pourrons mais comment l’aider à acquérir les bases d’une façon sereine
Bonjour,
Il y a effectivement une grande différence entre l’instruction en famille, et l’absence d’instruction.
Si cet enfant a un niveau CP, alors le collège ne sera pas adapté. Mais à 13 ans, l’école élémentaire non plus…
Il existe des structures pour accompagner les jeunes en décrochage scolaire : peut-être vous tourner vers ces institutions ?
Il est tout de même probable qu’il soit inscrit dans un collège, peut-être avec le dispositif SEGPA qui accompagne ceux qui ont le plus de difficultés…
Le mieux est de vous renseigner auprès de l’académie de votre secteur (cherchez la DSDEN de votre département, et demandez un rendez-vous pour exposer ce cas particulier)
Pour ce qui est de bien acquérir les bases, tout dépend de sa motivation… C’est possible ! Il n’est jamais trop tard pour apprendre.
S’il est motivé, je peux vous aider à choisir les méthodes les plus adaptées à son profil sur rendez-vous (à prendre ici : https://sinstruireautrement.fr/accompagnement-parents)
Bonjour, comment faire pour sortir notre enfant de 12 du College, ils se fait harcele tous les jour. Malgre ses bon resultas a l’ecole
l’harcelement psicologique et pysique est insuportable pour lui. On a signale a plusiurs repreises a la direction de l’ecole mais la situation continue a se repeter. On a pris la desicion de le retirer definitivement du college, maintement on fait quoi?
On ce que les lois on change, svp on a besoin de l’aide.
Septembre 07/ 2023
Merci
Bonjour,
Pour déscolariser un enfant, il faut faire la demande auprès du rectorat en remplissant un formulaire que vous trouverez à cette page : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F23429
Il est permis de demander à déscolariser son enfant pour le motif « Intégrité physique ou morale de l’enfant menacée dans son établissement scolaire ». Toutefois, il vous faudra joindre un mot du proviseur allant dans le sens de la déscolarisation.
Je vous souhaite beaucoup de courage pour ce passage difficile.
Laetitia