Contrôle instruction en famille : comment rester zen ?

A peine les autorisations d’instruction en famille ont-elles été reçues que déjà les dates de contrôle commencent à tomber un peu partout… Peut-être fais-tu partie de ceux qui ont déjà reçu leur convocation ? Et comme pour beaucoup de parents ief, le fait de l’avoir reçue ne fait qu’augmenter ton stress ? Comment rester zen en attendant la date fatidique du contrôle instruction en famille ? Je te donne quelques astuces.

Savoir à quoi t’attendre

Comment se passe le contrôle en instruction en famille ? Eh oui, c’est déjà bien de commencer par là. Si c’est ta première année, tu n’y as jamais été confronté.

Voici ce que dit la loi :

« le contrôle […] se déroule sous la forme d’un entretien avec au moins l’une des personnes responsables de l’enfant […], le cas échéant en présence de ce dernier. Les personnes responsables […] précisent […] la démarche et les méthodes pédagogiques qu’elles mettent en œuvre. […] l’une au moins des personnes responsables de l’enfant présentent à la personne chargée du contrôle des travaux réalisés par l’enfant au cours de son instruction et l’enfant effectue des exercices écrits ou oraux, adaptés à son âge et à son état de santé. »

Il n’y a pas plus officiel étant donné que c’est ce que tu trouveras sur le site legifrance. D’ailleurs, tout cela est normalement inscrit dans le courrier d’accompagnement de ton attestation d’instruction dans la famille.

C’est assez clair, mais si cela ne l’est pas suffisamment, je te l’explique différemment.

Voici ce qui va se passer :

Deux personnes (parfois plus) vont se présenter à ton domicile ou te recevoir dans des locaux de l’éducation nationale.

L’une d’entre elles va discuter avec toi (ou ton conjoint, ta mère, ton professeur à domicile…). Elle te demandera d’abord pourquoi tu as choisi l’IEF. Puis elle voudra savoir comment tu organises les journées d’instruction, si tu suis un programme ou pas, quelles pédagogies tu utilises, quels objectifs tu t’es fixé pour l’année, ce que ton enfant a déjà vu, etc. Elle va probablement regarder les supports et matériels que tu emploies, même si certaines ne prennent même pas la peine de les ouvrir.

Pendant ce temps, même si cela peut parfois se passer après, une autre personne va parler avec ton enfant, lui proposer des exercices, qui peuvent être plutôt des jeux suivant son âge. A partir du niveau collège, plusieurs professeurs de matières différentes peuvent évaluer tour à tour ton enfant.

A la fin, les deux personnes se concerteront rapidement et te dresseront un petit bilan rapide.

Contrôle instruction en famile : faire le point en amont

Puisque l’administration va te demander où vous en êtes, il peut être bon de le savoir toi-même ! Suivant ton organisation, ce n’est peut-être pas forcément clair comme de l’eau de roche..

Tu dois le savoir, ton enfant doit progresser régulièrement avec comme but de maîtriser le socle commun des connaissances et des compétences. Donc, première chose à faire, prendre connaissance de ce fameux socle commun !

Ensuite, distinguer dans tout cela ce que ton enfant sait déjà, et ce qu’il lui reste à apprendre. Tu te rendras probablement compte que vous avez plus d’acquis que ce que tu pensais.

Si tu as besoin d’un outil pour te simplifier la tâche, mon outil Le socle commun à portée de main pourrait t’aider. J’ai présenté les attendus de chaque cycle sous forme de tableaux moins difficiles à utiliser que le document de base. J’y ai prévu des cases pour pouvoir noter les activités qui t’ont permis d’aborder telle ou telle notion. Vraiment, c’est un outil très pratique pour lequel j’ai beaucoup de retours positifs. Disons que c’est un peu comme un manuel de traduction inspecteur-parent !

Une fois que tu as fait le point, cela peut être pertinent de mettre tout ça par écrit. Rien ne t’y oblige, mais tu peux rédiger un projet pédagogique qui explique votre façon de faire l’instruction en famille aux personnes chargées du contrôle pédagogique avant le jour J.

Connaître tes droits

Il y a un certain nombre de lois qui encadrent la pratique de l’instruction en famille. Nous avons l’obligation de demander une autorisation, de faire progresser notre enfant, de nous soumettre annuellement à un contrôle de l’académie…

Mais nous avons aussi des droits. Les inspecteurs ont également des devoirs, et des droits qu’ils peuvent parfois outrepasser…

Que ce soit par méconnaissance de la loi ou par crainte de te mettre l’équipe du contrôle à dos, tu vas peut-être les laisser faire des choses qu’ils n’ont pas le droit de faire. Si la plupart des contrôles se déroulent bien, il y en a qui sont très difficiles. Tout dépend de l’inspecteur sur lequel on tombe ! Tu peux avoir affaire à des personnes très bienveillantes, comme à des individus bornés et fermés qui sont clairement contre l’IEF. Pour toi, tes enfants, mais aussi au nom de toutes les familles en instruction en famille, il est important de leur montrer que tu connais tes droits et les leurs, et que tu ne permettras pas de débordement.

Je te mets le lien du site de l’UNIE ici : tu y trouveras des infos précieuses pour te préparer avant le contrôle pédagogique IEF, pour être à bloc le jour J, et pour te défendre par la suite si besoin.

Boycotter les réseaux sociaux

Vraiment, la chose à ne pas faire, c’est de passer ton temps sur Facebook, à lire les témoignages des contrôles IEF les plus désastreux, avec la boule au ventre… Tu vas retrouver sur les réseaux sociaux un échantillon qui pas forcément représentatif des familles IEF. Bien souvent, les gens vont sur les réseaux sociaux pour se plaindre, chercher une écoute et du réconfort. Il y a le meilleur comme le pire. Et c’est surtout le pire que tu vas retenir…

Alors je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire… Nombreuses sont les personnes à passer plusieurs heures par jour sur Facebook, Youtube, Instagram, Pinterest, etc. Sur le téléphone, la moindre petite notification t’interpelle où que tu sois, et c’est comme ça toute la journée. Alors je ne te dis pas qu’il faut te couper totalement d’internet (ce serait bien dommage car tu passerais à côté de supers articles du blog sinstruire autrement 😉 ), mais tu peux te désabonner de tous les groupes d’instruction en famille susceptibles d’abriter des témoignages anxiogènes, c’est un bon début !

Avoir confiance en toi et en ton enfant

Le contrôle d’instruction en famille approche ? Allez-y préparés, mais détendus.

Tu sais pourquoi tu as choisi de te lancer dans l’IEF. Quoi qu’il en soit, quoi qu’ils en pensent, toi, tu es en accord avec tes valeurs. Pour extraire ton enfant d’une situation difficile, pour le voir épanoui, pour un rythme de vie plus cool, pour pouvoir l’aider à avancer malgré sa différence… Tu as une ou plusieurs bonnes raisons d’avoir fait ce choix. Ce que tu as fait, tu l’as fait pour le bien-être et le bonheur de ton enfant. Et il le sait. Et chacun de vous fera de son mieux.

Bien sûr, lorsque tu as déjà eu à vivre un contrôle d’instruction en famille déstabilisant, il est difficile de rester détendue ! Dans ce cas, n’hésite pas à te rapprocher des associations et à te faire accompagner, afin que ce prochain contrôle se passe dans de meilleures conditions !

Si tu souhaites envoyer un document écrit en amont du contrôle mais que tu te demandes comment faire un dossier pédagogique IEF, je te donne quelques clés ici.

Si tu vas vivre pour la première fois un contrôle instruction en famille pour un enfant niveau collège, et que tu veux savoir comment on se prépare chez nous, c’est par là.

Foire aux questions sur le contrôle en instruction en famille

Quand a lieu le contrôle pédagogique ?

Le contrôle doit avoir lieu chaque année scolaire, entre le 1er octobre et le 30 juin. Tu dois recevoir une convocation au moins un mois à l’avance, sauf en cas de contrôle inopiné ou de report.

Qui réalise le contrôle ?

En général, deux personnes sont présentes : un inspecteur de l’Éducation nationale (IEN) et un conseiller pédagogique. Parfois, plusieurs enseignants (surtout au collège) interviennent pour évaluer différentes matières.

Le contrôle se déroule-t-il forcément à domicile ?

Pas toujours. Il peut avoir lieu chez toi ou dans les locaux de l’Éducation nationale (bureaux, école ou collège). Cela dépend des académies, mais tu dois être prévenu du lieu dans le courrier de convocation.

Suis-je obligé.e de fournir un projet pédagogique ?

Non, ce n’est pas une obligation. Mais c’est vivement conseillé, surtout si tu veux présenter ta démarche de façon claire et montrer que ton instruction est structurée, même si elle est informelle ou peu scolaire. Si tu fais l’instruction en famille en suivant le motif 4 (situation propre à l’enfant), tu as déjà envoyé ton projet pédagogique lors de la demande d’autorisation. Tu peux en renvoyer un s’il y a eu de grosses modifications entre temps !

Mon enfant doit-il obligatoirement faire des exercices ?

Oui, mais les exercices doivent être adaptés à son âge, son rythme et son état de santé. Il ne s’agit pas d’un examen scolaire, mais d’une évaluation bienveillante des compétences acquises.

Dois-je suivre le programme scolaire ?

Non. Tu n’es pas tenu.e de suivre les programmes de l’Éducation nationale. En revanche, tu dois viser l’acquisition progressive du socle commun à la fin de chaque cycle.

Que faire si le contrôle est jugé insatisfaisant ?

Tu recevras un rapport motivé et l’administration peut te proposer un second contrôle dans un délai de 1 à 3 mois. Si ce deuxième contrôle est encore négatif, elle peut saisir le recteur qui décidera (ou non) d’imposer une scolarisation.

Puis-je refuser certains éléments du contrôle ?

Tu ne peux pas refuser le contrôle lui-même, mais tu as le droit de refuser certaines pratiques abusives (enregistrement vidéo, prise de photos, exigences hors cadre…). C’est pour cela qu’il est important de connaître tes droits.

Mon enfant est très timide ou porteur d’un trouble : que faire ?

N’hésite pas à prévenir à l’avance l’inspection (dans ta réponse au courrier de convocation par exemple) et à demander des aménagements spécifiques (temps, lieu, modalité, présence d’un tiers, etc.). L’administration est tenue de s’adapter aux besoins de l’enfant.