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La phobie scolaire, c’est quoi ?

Aujourd’hui, j’ai choisi de redonner un coup de jeune à un article que j’ai écrit il y a un moment. Parce que c’est un sujet important. Un sujet qui prend de l’ampleur. Eh oui, on entend de plus en plus parler de la phobie scolaire, parce qu’un nombre croissant d’enfants est concerné. Mais en fait, la phobie scolaire, c’est quoi exactement ?

La phobie scolaire : un manga qui aborde le sujet

Si j’avais écrit cet article, c’est parce qu’en me promenant au rayon Manga de ma bibliothèque, j’étais tombée sur ce livre sur un présentoir :

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Sans aller à l’école, je suis devenu mangaka

Son titre m’a attirée : enfin un manga qui parle de l’instruction en famille ! Mais l’image aussi : pourquoi un livre qui traite de l’instruction en famille présenterait un garçon avec l’air aussi triste ? 

Alors, je me suis plongée dedans. Et ce que j’y ai lu n’avait rien à voir avec les livres sur l’instruction en famille que j’ai pu lire jusqu’ici ! L’histoire est celle d’un petit garçon… mais le plus parlant est peut-être que je vous copie la quatrième de couverture :

Le jeune Masatomo aurait pu avoir une vie normale : jusqu’à son entrée à l’école primaire, il était en effet un petit garçon plutôt jovial. Mais hélas, en première année, sa trop colérique enseignante lui donne une gifle particulièrement violente et pas du tout justifiée. Dès lors, la spirale infernale commence pour Masatomo, qui n’ose plus retourner à l’école. Tous les ans, malgré les efforts de ses parents, mais aussi de nombreux professeurs et pédagogues, il n’arrivera jamais à suivre une scolarité ordinaire. Il préférera passer ses journées chez lui, à copier des dessins de Dragon Ball… Et si, au fil de ces pages, une vocation salvatrice était en train de naître ?

Ce manga décrit parfaitement l’état d’esprit de l’enfant qui vit la phobie scolaire (on appelle parfois aussi cela « refus scolaire anxieux »). C’est un livre facile à lire (un manga, quoi !) et captivant, que je recommande à tous les parents-chercheurs-éducateurs-pédagogues !

Détresse scolaire : les symptômes qui alertent

Comme je l’ai dit un peu plus haut, ce livre décrit vraiment très bien l’état d’un enfant en situation de phobie scolaire.

L’enfant en question, comme le personnage du manga, n’est physiquement pas capable d’aller à l’école. Y rester quelques heures est si difficile qu’il doit pour cela dépenser une énergie folle. Il peut faire régulièrement des cauchemars… 

Quels sont les symptômes de la phobie scolaire ?

Les symptômes de la phobie scolaire peuvent être explicites : l’enfant dit clairement qu’il ne veut pas y aller, crie, pleure, hurle… Mais cette angoisse scolaire peut aussi se manifester par des signes moins évidents, tels que maux de ventre, maux de tête, malaises, nausées, vomissements, troubles du sommeil… Signes qui sont (dans la plupart des cas) absents les jours de week-end ou de vacances. Si le problème n’est pas repéré à temps, les symptômes peuvent s’aggraver et il arrive que certains enfants s’auto-mutilent, voire se suicident (de plus en plus jeunes).

Si l’on parle beaucoup aujourd’hui de la phobie de l’école, c’est d’une part parce que ce phénomène grandit (les mesures sanitaires des deux dernières années n’ont rien arrangé). D’autre part, parce qu’on porte un autre regard sur ce phénomène qui pouvait être jusqu’alors considéré comme un « caprice » de l’enfant. 

Que faire en cas de phobie scolaire ?

Déjà, avoir pris conscience de ce problème et avoir posé ce « diagnostic » est une première victoire. Tu ne peux pas aider ton enfant avant d’avoir accepté qu’il ait un réel problème.

Discuter avec ton enfant, tenter de comprendre l’origine de son anxiété, est l’une des premières choses à faire. Bien sûr, on évite d’essayer de le raisonner en dédramatisant la situation. Quelles que soient la ou les raisons qu’il évoque, celles-ci sont vraiment graves pour lui. 

Si besoin, tu peux te faire aider par des professionnels. Bon nombre d’entre eux sont formés pour et ont l’habitude de gérer les cas de phobie scolaire. 

Les causes sont très variables d’un enfant à l’autre. Elles n’ont parfois aucun rapport avec l’école elle-même : un deuil, un divorce ou un déménagement par exemple, peuvent chambouler l’enfant au point de créer en lui ce refus scolaire anxieux. Si l’enfant présente des difficultés / particularités qui entravent ses apprentissages, telles que l’autisme, la dyslexie ou encore la précocité, elles peuvent également être à l’origine de sa phobie. Enfin, il peut y avoir dans son établissement un élément qui le perturbe tel qu’un professeur avec qui ça ne passe pas, une pression exagérée, ou encore un harcèlement de la part d’autres élèves. 

Dialoguer avec l’équipe pédagogique est indispensable pour aider au mieux l’enfant à gérer son anxiété et si possible éliminer les conflits éventuels responsables de son mal-être.

Phobie scolaire et déscolarisation

Toutes ces aides thérapeutiques sont plus ou moins efficaces selon les enfants. Et elles peuvent prendre du temps. 

Bien sûr, lorsqu’on a une peur ou une phobie, la solution la plus simple n’est pas forcément la meilleure. Je pense à celle qui consiste à éloigner l’objet de sa peur pour ne plus avoir à y faire face. Dans bien des cas, il est préférable de travailler dessus afin de pouvoir l’accepter et vivre avec, voire la faire disparaître. Dans le cas d’une phobie scolaire, en comprendre les causes et tenter d’y remédier. Mais dans certains cas, lorsque l’enfant est déjà très en souffrance, et afin d’éviter le pire, la déscolarisation s’avère le choix le plus adapté. Passer en instruction en famille, ne serait-ce que quelques semaines, peut permettre à l’enfant de souffler, de reprendre confiance en lui, et de se reconstruire. 

+++Tu souhaites sauter le pas de l’IEF au plus vite pour sortir ton enfant d’une situation vraiment difficile, mais tu n’y connais absolument rien ? Si tu as besoin d’accompagnement, administrativement ou pour des question d’organisation, n’hésite pas à t’inscrire à mon accompagnement « Coup de pouce ».

L’impact des adultes et de l’école sur l’épanouissement des enfants, notre place dans leur accompagnement, la socialisation à l’école et en dehors, la détresse des parents, sont aussi des thèmes abordés dans le manga. 

Si toi ou tes enfants avez vécu la phobie scolaire, ton témoignage m’intéresse. J’aimerais connaître à la fois tes ressentis, les solutions mises en place, celles qui ont été les plus efficaces, celles qui n’ont pas du tout marché… 

Merci de vos retours !

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Cet article a 14 commentaires

  1. Dorothée

    La phobie scolaire de mon fils n’avait pas pour seule cause une maîtresse, mais un harcèlement scolaire que l’école ne voulait pas voir ! Cela se traduisait par des vomissements, de la fièvre, une fatigue chronique… Il a fait tout son primaire en allant à l’école une semaine par mois. Très bon élève cela ne l’a pas conduit au redoublement. Aujourd’hui en 4e, il commence sa scolarisation en famille après des années de scolarisation plus ou moins sporadique.
    Mais cette phobie a failli lui coûter la vie ! En CM2 pour la énième fois il avait mal au ventre, un peu de fièvre, une énorme fatigue l’empêchant de se lever. Son papa travaillait, et moi j’avais un stage à 150 km de la maison. Il est resté seul une journée entière, puis est resté chez une grand mère le lendemain. Inquiète, je voulais rentrer plus tôt et le formateur a écourté le stage pour me le permettre. Je n’ai même pas eu le temps de passer chez moi prendre des affaires. Nous avons finit la journée à l’hôpital. Cette fois il avait une appendicite, et notre habitude des maux de ventre est à l’origine de sa mutation en péritonite. Il lui restait moins d’une heure avant l’issue fatale. Un épisode encore très douloureux aujourd’hui, chargé de culpabilité, mais qui me semble-t-il illustre le pire de ce que l’on peut craindre dans une famille quand l’école et/ou la scolarisation dysfonctionnent.

    1. Laetitia Plisson

      Merci pour ce témoignage très parlant !
      Pouvez-vous m’en dire plus sur ce « harcèlement scolaire » ? Comment le décririez-vous ?

  2. chantrel

    Merci pour cet article, mon fils de 13 ans est en phobie scolaire depuis l’âge de 8 ans…il ne pouvait même plus ouvrir un livre ou tenir un crayon quand j’ai commencé l’ief…j’ai vu un grand nombre de psy, essayé tout un tas de « pédagogie » pour les apprentissages et j’ai finalement décidé de lui faire confiance et de lui laisser le temps de se remettre.
    cette année il a demandé à prendre les cours du cned pour voir son niveau, à suivre donc …

    1. Laetitia Plisson

      Vous l’accompagnez donc en IEF ? Bravo pour avoir fait ce choix pas toujours compris des thérapeutes ! Savez-vous ce qui a été la cause de sa phobie scolaire ? Un enseignant, l’ambiance avec les autres enfants…? Ce livre montre justement un enfant en phobie scolaire à l’âge de 6 ans, et son avancée jusqu’à l’adolescence où il s’est enfin adonné à sa passion.

      1. chantrel

        Pour mon fils c’est une hypersensibilité face à une maîtresse qui passait son temps à hurler. L’école a toujours été difficile pour lui, trop de bruits, trop de contraintes non comprises mais il avait des amis et s’en sortait tant qu’il avait des instits à l’écoute jusqu’à cette instit. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, pleurait le soir, le matin, jusqu’à finir en crise de nerfs devant le portail lui qui était introverti je ne l’avais jamais vu comme ça.
        Le jour d’après j’avais le certificat de radiation qui m’attendait quand j’ai emmené ses sœurs à l’école. la directrice (qui était la fameuse maîtresse) m’a juste dit qu’il ne pouvait rien faire pour lui. Je me suis donc retrouvée maman solo de 4 enfants avec mon p’tit gars de 8 ans à la maison sans personne pour m’aider et devant me prendre les avis et conseils de tout le monde et du jugement bien sûr, j’ai perdue des amis, et même dans ma famille proche cela a été très dur. Mais j’ai tenu bon pour mon garçon, il a sombré dans une phobie sociale, s’enfermant sur les jeux en réseaux, j’ai eu très peur pour lui, j’ai lu, cherché des pistes pour l’aider et je l’ai défendu bec et ongles. Aujourd’hui il va beaucoup mieux, et je me rend compte qu’il a appris énormément pendant ces dernières années alors qu’il n’a rien fait de « formel ». Je lui fais confiance pour trouver sa voix avec ou sans école.

    2. Christine Marty

      Je ne suis pas vraiment d’accord avec vous. L’enfant en véritable phobie scolaire a envie de retourner à l’école, il promet très sincèrement qu’il y retournera … le lendemain. Et au moment de le faire, il panique, il ne peut pas.
      Le refus scolaire anxieux est toujours lié à une difficulté familiale qui empêche l’enfant de qu’outrer le domicile, et se pose malgré lui en protecteur d’un de ses parents. Bien sûr il y a aussi une difficulté liée à l’école, qu’il faudra lever également, mais elle n’est jamais seule.

      1. Laetitia

        Merci pour ces précisions. La limite entre la phobie et le très gros mal-être est parfois difficile à déceler. Et il n’y a pas toujours une solution qui soit applicable pour tous, c’est vraiment à voir en fonction des difficultés de chacun…

  3. Tiphanya

    J’ai trouvé ce manga très intéressant, car il met aussi en évidence qu’il y a une grande part de « pas de chance ». Je pense à la première prof de l’auteur, puis au décès de la seconde.
    Par contre juste pour chipoter, manga n’est pas toujours synonyme de lecture facile. Il y a des mangas au texte très riche demandant plus qu’un rapide coup d’oeil. Mais celui-ci est effectivement accessible aux plus grands nombres.

    1. Laetitia Plisson

      Merci, c’est bien aussi de « chipoter » quelquefois ! Je ne suis pas encore hyper cultivée en manga, et pour l’instant ceux que j’ai lu ne présentaient pas de difficultés de lecture. Parfois certains un peu plus longs que d’autres !

  4. kroline

    ici ma fille en phobie sco
    elle est petite mais c’est fait
    quand elle a eu 2 ans, elle a voulu aller à l’école tout comme son grand frère, c’est donc tout naturellement qu’à la rentrée de septembre qu’il y fait ses premiers pas, elle avait donc 2 ans 1/2

    bref 1er jour ça va plutôt bien, le 2eme moins et les jours suivant de pire en pire.
    Elle qui était méga sociable, ne l’était plus à l’école, pleurait tout les matins, restait seul dans la classe et à la recré, ne jouait plus.
    dès que j allais la chercher à 11h30 c’était dans mes bras tout le reste de la journée

    la maîtresse voulait la faire aller à l’école l’après midi et moi je ne savais plus quoi faire,voir ma puce dans cette état devenait insupportable. j’ai mis 3 mois avant de lui faire arrêter l’école. je ne connaissais pas l ief et pensais que l’école une fois qu on y était qu’il était impossible de stopper. belle erreur
    c’est donc au vacances de noel que l’école était fini pour elle et comme elle était très demandeuse, nous avons commencé l’instruction à la maison avec un petit programme de son age.

    il aura fallut plusieurs mois pour qu’elle retourne chercher son frère à l’école car c’était devenu une hantise pour elle, rien que de passer devant l »école.

    donc, je ne sais pas ce qu’il c’était passé avec cette maîtresse. une fois elle nous a raconter qu’elle l’avait taper. mais bon, on ne sera jamais la vérité.

    et donc aujourd’hui, encore ma fille est avec moi et elle a bientôt 5 ans. on profite, elle rigole chaque jour. ne veut toujours pas aller à l’école et mon petit dernier ne mettra pas un pied non plus ^-^

    mon grand malheureusement y est, nous avons tester l’ief avec lui mais c’est difficile. c’est un âge un peu compliqué en ce moment mais peut être un jour.

    en tout cas c’est vrai que la phobie sco existe et à gérer ce n est pas facile surtout quand on est si peu informé

  5. Laetitia Plisson

    Merci pour ce témoignage. C’est troublant de voir comme des tout-petits peuvent se trouver en quelques jours dans une situation de réelle phobie… Je ne pensais pas en écrivant cet article avoir autant de retours de phobie scolaire chez de jeunes enfants !
    Félicitations en tous cas si vous avez trouvé une solution pour lui éviter cette souffrance !

  6. MERABET

    Bonjour,

    Help mi!
    Je suis une maman en détresse complète. J’ai une fille qui a aujourd’hui 19 ans depuis son entré au lycée, elle a subit du harcèlement et moquerie scolaire du a son surpoids venu d’un traitement à base de cortisone pour la tyroïde plus sourde d’une oreille en traitement toujours à l’heure actuel.
    Preuve à l’appuis, photo, screen-shoot plus avec son courage elle en a parlé a son prof principale, cela n’a fait qu’empirer jusque sur les réseau sociaux. Je vais faire bref j’ai fait le choix de la déscolarisé parce que cela c’est transformé en phobie scolaire. Je lui ai trouvé une super psy mais elle est partie dans un autre département. Pour ma fille ca aussi c’est un coup dure parce que pour elle il est difficile de recommencer depuis le début avec un autre psy ca lui fait revivre ce qu’elle a subit et elle dit ne plus avoir la force. Deux ans de déscolarisation, mais elle se bat toujours et elle veut poursuivre ses études, elle veut passer son bac et des études supérieurs, elle est doué et studieuse sortie de collège avec 13 de moyenne, mais je ne sais pas comment l’aider, je suis aller deux fois au CIO, mais les propositions sont toujours en présentiel dans un lycée et pour ma fille ce n’est pas envisageable. J’ai également essayé avec le cned mais son retard est trop important. Elle me dit maman s’il te plait je peux rattraper mon retard ce n’est pas un problème mais juste je ne peux pas aller dans une classe avec pleins d’élèves.
    Ma demande est existe t’il une solution pour le cas de ma fille ? Pouvez-vous m’aider s’il vous plaît.

    Wywy

    1. Laetitia

      Bonjour,
      Je comprends votre détresse, et surtout celle de votre fille.
      Le souci c’est qu’à 19 ans il n’y a plus d’obligation scolaire, et que d’une manière générale l’éducation nationale ne fait pas grand chose contre le harcèlement scolaire… faute de moyens probablement.
      Le CNED reste une bonne option, ou d’autres cours par correspondance à votre convenance, qui lui permettront de préparer le bac en candidat libre. Si elle a du retard, il est possible de prendre le niveau du dessous, ou de trouver des cours privés avec un réel accompagnement à distance pour l’aider dans les matières où elle est le plus faible.

      Avec tout mon soutien,
      Laetitia

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