D’un côté, il y a des parents qui se révoltent quand des devoirs sont donnés à leur enfant de primaire, évoquant la loi qui l’interdit. De l’autre, il y a tous ces enseignants, toutes ces classes, où il semble tout à fait normal que les élèves repartent quasiment chaque soir avec du travail. Pas logique, me diras-tu… Mais le problème, c’est que tout ça n’est pas très clair…
Les devoirs à la maison sont-ils interdits ?
Si ce sujet suscite autant le débat, c’est parce qu’il y a eu beaucoup de textes de lois, certains annulés, la plupart pas vraiment appliqués…
Au début de l’histoire, en 1956, paraît une circulaire indiquant qu’ « aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe ». Les années suivantes, d’autres circulaires viennent préciser le caractère impératif de la première. Car cette habitude semble difficile à changer…
En 1994, une nouvelle circulaire stipule que « les élèves n’ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaire. A la sortie de l’école, le travail donné par les maîtres se limite à un travail oral ou à des leçons à apprendre ».
Ce n’est donc pas le fait de donner quelque chose à faire à la maison qui est proscrit, mais le travail écrit uniquement. Et s’il est proscrit à la maison, il ne l’est pas au sein de l’école.
Tous ces textes supposent l’existence d’un temps réservé aux devoirs pendant le temps scolaire. Ils mentionnent même leur durée, quotidienne ou hebdomadaire. Mais ces plages horaires prévues pour faire les devoirs à l’école sont supprimées par un nouveau texte de 2002. Ce texte indique que les enseignants sont laissés libres d’organiser leur temps de classe de manière à pouvoir utiliser cette pratique d’études dirigées au mieux.
Les réformes de l’Education Nationale sont nombreuses, les programmes sont revus, le temps scolaire modifié… Si la loi dit que les devoirs écrits ne doivent pas être faits à la maison mais en classe pendant un horaire prévu pour cela, mais que l’on supprime cet horaire, que faut-il en conclure ?
Devoirs à la maison : mon avis sur la question
Des journées éprouvantes
Pour ma part, je me positionne plutôt contre les devoirs à la maison. Un enfant, en école primaire, passe déjà énormément (trop) de temps assis sur une chaise. Il doit se concentrer sur des sujets qui ne l’intéressent pas forcément à l’instant précis où on lui enseigne. Il doit passer de la lecture au calcul, puis à la géographie et au reste, quel que soit le temps dont il a besoin pour comprendre. Et les enfants se lèvent tôt, et ces journées d’école sont longues. J’ai tendance à penser qu’avec six heures par jour, il y a largement de quoi faire… L’enfant qui rentre chez lui est fatigué, a envie de goûter, besoin de se poser ou de se défouler.
Des devoirs qui peuvent vite s’éterniser…
Alors, oui, normalement, les devoirs à faire à la maison ne sont censés prendre qu’un petit quart d’heure, du moins en CP. Mais cela dépend des enfants, de leur niveau de compréhension du cours en classe, de l’aide de leurs parents… Certains passeront quarante-cinq minutes sur leur exercice, quand d’autres le termineront en dix minutes. Et même pour ces derniers, l’exercice en lui-même n’est pas difficile, mais trouver la motivation pour se remettre à la tâche en fin de journée, si.
Du stress pour tout le monde
Et si ton enfant n’a pas bien compris la leçon, tu ne seras peut-être pas dans les meilleures dispositions pour lui expliquer. Après une journée de travail, pensant à la liste des courses, ou au moment le plus opportun pour amener ta voiture au garage… Tu as mille choses en tête, mais pas les fractions ni les plaques tectoniques…
D’autre part, suivant le niveau de ton enfant, tu n’es peut-être tout simplement pas en mesure de lui apporter ton aide. Et quand bien même tu serais parfaitement capable de réaliser les exercices, tu as probablement appris à le faire selon une autre méthode. Une méthode différente qui risque fort d’embrouiller encore plus ton enfant…
Un emploi du temps déjà bien rempli
Les enfants ont souvent une voire plusieurs activités extra-scolaires à caler dans leur planning hebdomadaire. N’oublions pas qu’ils ont aussi besoin de temps à eux. Du temps pour être libre, pour rêver, jouer, s’adonner à leurs passions… s’ennuyer aussi ! Nous avons besoin de temps ensemble, pour consolider les liens familiaux, profiter les uns des autres. Souvent, les temps de plaisir en famille se limitent à quelques heures le week-end, c’est bien dommage… Le temps passe très vite, et quand les enfants ont 16 ou 17 ans, on se dit « C’est passé à une vitesse ! J’aurais dû en profiter davantage… ».
Et je ne parle pas du cas des familles avec plusieurs enfants, cela peut vite devenir le défi tous les soirs !
Par ailleurs, je doute que les devoirs à la maison soient réellement utiles. La compréhension se fait en classe. Si ce n’est pas clair, l’enseignant est là pour expliquer à nouveau.
+++ Si chez toi, c’est souvent la galère pour les devoirs, je peux peut-être t’aider ? Je propose des formations pour apprendre autrement les maths, la grammaire, ou encore la lecture.
+++ Si c’est plus la forme que le fond qui pose problème, n’hésite pas à jeter un œil à celle-ci : tu y apprendras à observer ton enfant et à l’accompagner au mieux dans ses apprentissages.
Pas de devoirs à la maison mais des recherches divertissantes
Personnellement, j’ai tout de même le souvenir de certains devoirs intéressants faits en famille. Mais il ne s’agissait ni de résoudre des problèmes de mathématiques, ni d’apprendre par cœur une poésie. Je veux parler des travaux de recherche. En CM1, notre maîtresse nous avait demandé de lister les dieux de la mythologie romaine et grecque et leurs caractéristiques. Nous avions feuilleté des livres à la bibliothèque (bien avant l’apogée d’internet !) pour trouver les informations demandées. Et j’ai beaucoup apprécié faire ces recherches en famille.
Les travaux de recherche, la plupart du temps, ne sont pas donnés le soir pour le lendemain. Ils peuvent s’étaler sur plusieurs jours. Par conséquent, il n’y a pas d’urgence, il y a du temps pour s’organiser pour faire éventuellement un saut à la bibliothèque. Ils peuvent être demandés en amont du cours, ou au contraire pour préciser certains détails, approfondir certaines notions. Les parents n’ont pas besoin de disposer d’un haut niveau de connaissances puisqu’ils effectuent les recherches avec leur enfant. Mais ils ont la possibilité de leur transmettre leurs savoirs éventuels sur le sujet.
Cet échange renforce le lien parent-enfant, l’enfant réalise que ses parents aussi peuvent lui apprendre des choses, et le parent est fier d’apporter cela à son enfant. Plus captivant que les soustractions, les théorèmes et les conjugaisons, non ?
Et toi, que penses-tu des devoirs à la maison ? Aimes-tu ces temps d’apprentissage en famille ? Ou est-ce que tu préfèrerais ne pas avoir à rouvrir le cartable le soir ?
Merci beaucoup je suis d’accord avec vous (contre et pas pour)