Depuis quelques temps, j’ai fait plusieurs constats. Le premier, c’est que les écoles Montessori sont principalement des écoles hors contrat, et par conséquent les frais de scolarité sont assez élevés. Tout comme bien d’autres écoles privées, sous ou hors contrat. Certaines cherchent clairement à n’atteindre que la partie la plus aisée de la population, d’autres font tout leur possible pour baisser les coûts de scolarité au maximum ; malgré tout ces écoles restent généralement à un prix élevé.
Le second constat, c’est que la majorité des écoles Montessori commencent par proposer une école maternelle, une ambiance 3-6 ans. Et un ou deux ans plus tard, une école élémentaire, ambiance 6-9 ou 6-12 ans, voit le jour pour répondre à la demande des parents qui ont scolarisé leur enfant en maternelle
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Ces classes sont également ouvertes aux enfants venant de l’extérieur, soit ceux dont les parents sont convaincus de la pédagogie et cherchent un environnement scolaire meilleur pour leur enfant, soit que l’enfant rencontre de trop grandes difficultés à l’école classique. Mais très vite, dès que c’est possible financièrement, les classes de primaire deviennent en priorité réservées aux enfants ayant suivi la pédagogie en maternelle, et les écoles refusent les enfants de l’extérieur.
Pourquoi ce repli sur soi ?
Ce fonctionnement peut paraître un peu fermé, manquer d’ouverture vers l’autre, vers notre société et sa diversité. Toutefois, il est cohérent avec la pédagogie Montessori. Pourquoi ? Parce que la pédagogie Montessori propose un environnement pensé pour favoriser l’autonomie et la confiance en soi de l’enfant dès le plus jeune âge. Dans ses écrits, Maria Montessori ne parle pas d’enfants uniquement à partir de 3 ans, mais bien de leur développement dès la naissance. L’enfant se développe dans une continuité, qui ne s’arrête pas à l’entrée en maternelle. Les familles des enfants inscrits en maternelle se sont donc souvent déjà renseignés sur cette pédagogie, et ont établi des bases d’autonomie et de confiance au sein de leur famille. L’école Montessori s’inscrit dans cette continuité, et l’enfant qui a grandi dans une famille attentive à ses besoins et à sa façon d’être poursuit ses apprentissages au sein de l’ambiance 3/6 ans, en suivant ses intérêts et son rythme d’apprentissage. L’ambiance 6/12 est donc la logique continuité de ce qui a été mis en place auparavant, et l’enfant qui s’est approprié la pédagogie Montessori y trouvera sa place et s’y épanouira.
Les enfants venant de « l’extérieur », qui n’ont pas suivi leur maternelle en école Montessori, ont plus de difficultés à s’adapter à cette méthode. Non qu’ils n’aient pas une famille bienveillante et à l’écoute, mais simplement ils n’ont pas « baigné » dans l’ambiance Montessori dès 3 ans : ils peuvent avoir vécu à l’école des situations très variées, avec des peurs, des incompréhensions, des évaluations ou jugements négatifs, qui changent leur regard sur le monde. S’ils entrent en école Montessori, ces enfants peuvent retrouver rapidement leur joie d’apprendre en liberté, ou bien mettre beaucoup plus de temps à retrouver confiance en l’adulte et confiance en eux, à comprendre les règles de respect des autres et du matériel… et donc à perturber l’ambiance instaurée par l’éducateur.
D’où, à mon sens, la recherche d’une ambiance harmonieuse, avec des enfants ayant en grande majorité suivi le même chemin…
Montessori ne convient pas à tout le monde !
Certains enfants, notamment arrivant en école Montessori en primaire, peuvent ne pas s’adapter à cette pédagogie. Ils n’ont pas été habitués à travailler en autonomie et ne savent pas le faire, ne trouvent pas d’intérêt aux apprentissages s’il n’y a pas d’évaluation, et profitent de la liberté qui est laissée dans la classe pour faire tout autre chose, de plus ou moins acceptable. Bien sûr, il faut prévoir un temps d’adaptation, mais malgré tout, certains enfants n’aiment pas avoir trop de liberté, ils ne se sentent pas sécurisés et ont besoin d’être beaucoup guidés, de faire beaucoup d’activités en groupe, dirigées par un adulte.
D’autres pédagogies peuvent mieux convenir à ces enfants, écoles privées ou publiques, avec des enseignants qui sauront mettre en place ce qu’il faut pour qu’ils progressent dans leurs apprentissages.
On peut dire que la pédagogie Montessori est élitiste, en ce sens qu’elle demande une certaine logique, une certaine cohérence dans l’accompagnement de l’enfant par sa famille, dès les premières années. Le goût de l’ordre et des choses bien faites, de faire seul, ne s’acquièrent pas uniquement à l’école, mais bien déjà dans la famille.
Ma fille n’a pas suivi sa maternelle dans une école Maria Montessori, mais elle y est rentrée à l’âge de 10 ans, et elle n’a eu aucun problème pour s’adapter à cette pédagogie différente.
D’ailleurs, rares sont les enfants qui n’arrivent pas à s’adapter aux écoles Maria Montessori.
Par-contre, les enfants qui n’arrivent pas à s’adapter au système de l’Education Nationale, eux, sont beaucoup plus nombreux.
Et que les écoles Maria Montessori soient victimes de leur succès et fassent parler, parfois parler d’elles, en mal, parce qu’elles
suscitent la jalousie, n’est pas étonnant.
Bonjour,
Je trouve étrange que les coordonnées de Laeticia Plisson ne soient pas visibles pour les gens qui souhaitent s’entretenir avec elle.
Je n’apprécie pas vraiment sa façon de ne pas adhérer aux écoles Maria Montessori.
Serait-ce de la jalousie de sa part, parce que ces écoles-là, connaissent un vrai succès, et parce que elles, elles ne l’ont pas volé ?
Bonjour,
Mes coordonnées sont accessible sur beaucoup de pages, peut-être pas celle que vous avez consultée. Je suis joignable par mail, à l’adresse laetitiaplisson@sinstruireautrement.fr
Je n’ai fait qu’exprimer mon point de vue dans cet article, qui ne rejette pas toutes les écoles Montessori, loin de là. Je suis personnellement plus intéressée par la qualité de l’accompagnement des enfants, plutôt que par une méthode en particulier. Peut-être qu eles choses ont évolué depuis la rédaction de cet article ?
Merci,
Laetitia