Des dictées, tu as une petite idée de ce que c’est. L’instituteur énonce des phrases lentement, les élèves les écrivent, puis sont notés en fonction du nombre de fautes d’orthographe. Mais les dictées muettes… Avec un casque sur les oreilles ? Eh bien non, même pas !

Je te présente ici un matériel typique de la pédagogie Montessori, qui permet aux enfants d’apprendre à la fois à lire et à écrire, c’est à dire à coder et à décoder : les dictées muettes.

Les dictées muettes, à quoi ça ressemble ?

Les dictées muettes sont généralement présentées sous forme de petites pochettes, contenant 9 images d’un côté, et 9 « billets » de l’autre. Par « billet », il faut comprendre une petite étiquette avec le mot écrit dessus.

Les images peuvent être des photos ou des dessins, selon le choix du parent ou de l’éducateur. L’important étant que l’enfant reconnaisse ce qui est représenté : parfois, les photos sont trop chargées, mais parfois, les dessins sont peu précis… A toi de choisir !

Les billets sont généralement écrits en écriture cursive. C’est un choix, là encore, à adapter en fonction de l’enfant. L’écriture cursive est privilégiée dans la pédagogie Montessori, car c’est de cette façon que l’on écrit. On cherche donc à habituer l’enfant directement à cet alphabet. Si ton enfant apprend à lire en lettres d’imprimerie, il faut alors que les dictées muettes soient elles aussi en lettres d’imprimerie. Attention toutefois à ce qu’ils soient écrits assez gros, c’est important pour que l’enfant puisse se corriger facilement !

Les dictées muettes : un travail de lecture et d’écriture en toute autonomie

Les dictées muettes se travaillent seul. Au sol, sur un tapis, ou éventuellement à une table lorsqu’on est plus grand, on commence par installer les cartes avec les images.

Si ton enfant ne connaît pas les images, prends un moment avec lui pour le familiariser avec le vocabulaire. Il doit savoir ce qu’il doit écrire ! Passe donc tous les mots en revue avec lui, pour être sûre de ne pas le mettre devant une difficulté.

Ensuite, il compose les mots avec le petit alphabet mobile (lettres à manipuler), ou bien directement sur son cahier s’il est déjà à l’aise avec un stylo.

Une fois que tous les mots sont écrits, vient le moment de la correction. Là encore, comme dans beaucoup de matériel Montessori, c’est l’autocorrestion qui va agir. Et même s’il vient de faire un travail d’écriture, c’est maintenant un travail de lecture que ton enfant va accomplir.

Il prend un billet, le lit, trouve l’image correspondante. Puis il vérifie le mot qu’il a écrit lettre par lettre.

S’il y a eu une erreur, il modifie ses lettres pour avoir le bon mot. Et c’est tout ! Pas de note, de jugement, de classement… Ton enfant voit bien de lui-même sil a juste ou s’il a faux !

Et même s’il trichait, en corrigeant vite sa faute… le principal est qu’il l’ait corrigée, non ?

Des difficultés croissantes et maîtrisées

Les dictées muettes vont par ordre croissant de difficulté. Il en existe environ 65 : les premières ne comportent pas de difficulté orthographique. Il s’agit de petits mots (vis, bac…) et font travailler principalement la reconnaissance phonologique, l’acte d’écriture et de lecture.

Après, plus on avance, et plus les difficultés apparaissent : des « e » muets, des consonnes doubles, des sons complexes… Pour arriver aux mots avec tréma, y et z (« sphinx » et « pyramide » sont plutôt vers la fin !)

Qu’apprend-on avec les dictées muettes ?

Les dictées muettes, nous l’avons vu, permettent à l’enfant d’apprendre l’autonomie. Il travaille seul, s’installe et range seul, et il se corrige également par lui-même.

Mais les dictées muettes développent aussi d’autres capacités chez l’enfant :

• Il acquiert une organisation spatiale : installer les images selon un ordre donné, avec assez de place pour écrire, et installer le billet après. C’est tout un apprentissage !
• Il apprend du vocabulaire, des mots qu’il ne connaissait pas. Ou bien des mots qui peuvent avoir plusieurs sens, comme « bac ».
• C’est un travail qui permet la mémorisation de l’orthographe lexicale. Petit à petit, dictée par dictée, à condition de ne passer à la suivante que lorsque la première est bien acquise ! Il n’oubliera pas l’orthographe de « phylactère » , par exemple, quad il l’aura travaillé à travers ses dictées muettes !

D’autres activités avec les dictées muettes ?

Ce matériel Montessori des dictées muettes a déjà de beaux jours devant lui : il peut être utilisé pendant plusieurs années par un même enfant, qui va y revenir régulièrement pour avancer dans sa progression.

Si tu veux une autre idée pour utiliser ce matériel, voici un petit jeu : à chaque dictée muette travaillée, les enfants peuvent créer un petit texte, inventer une histoire courte reprenant les 9 mots de leur dictée. Un défi à relever, ces mots n’allant pas toujours ensemble !