Hier, en fin de journée. Je m’installe avec les enfants à table pour le dîner, quand tout à coup une petite voix me pose cette question : « Dis, maman, c’est quoi un enfant précoce ? » Euh… tu veux une réponse là, tout de suite ?
Voici la réponse que j’ai faite à ma fille, et qui pourra servir à vos enfants… précoces ou non !
Précoce ou surdoué ? Les deux mon capitaine !
Tout d’abord, j’ai expliqué à ma fille que quand j’étais petite, on ne parlait pas d’enfants précoces, mais d’enfants surdoués.
Wahou ! Surdoué, ce n’est pas simplement être doué pour telle ou telle chose, mais c’est être un véritable génie ! Cet adjectif a donc été mis de côté, pour préférer le terme d’enfant précoce, ou enfant intellectuellement précoce.
Précoce, ça veut dire « en avance ». Comme lorsqu’on plante des légumes, certaines variétés de tomates sont « précoces », elles mûriront plus tôt que celles de variétés dites « tardives ». Mais au final, on plante de tout, pour avoir des tomates toute la saison 😉
Être précoce est donc une caractéristique, mais pas forcément un avantage : il faut de tout pour faire un monde !
Comment expliquer la précocité ?
Par enfant précoce, on entend souvent « en avance à l’école ». Mais être précoce, c’est peut-être juste avoir une « précocité » dans un domaine particulier. Précoce en maths, ou en lecture, mais pas toujours dans toutes les matières !
Je parle donc plus facilement du développement exceptionnel d’une forme d’intelligence, d’une intelligence particulière à chaque enfant.
Or j’ai la chance d’avoir quatre enfants, probablement un peu précoces sur les bords… J’ai donc pris des exemples concrets pour illustrer mon propos !
Exemple n°1 : un enfant précoce en logique et analyse
Mon fils aîné est l’exemple parfait de l’enfant précoce. Il a appris à compter de lui-même, lire assez vite aussi. Mais surtout, il posait des questions sur le monde dès son plus jeune âge, en demandant des réponses scientifiques cohérentes.
A 5 ans, il a voulu savoir comment fonctionne le moteur d’une voiture. Un ami à nous, passionné de voitures lui a expliqué pendant une heure, fait des schémas de moteurs et utilisé des mots techniques. Nous-mêmes avions du mal à suivre, mais notre fils était ravi !
Il pose des questions de physique et de chimie poussées et analyse les réponses à ses recherches.
Il dévore les livres, et devine l’intrigue et sa résolution parfois dès le prologue. A la fin du premier tome d’Eragon, il avait deviné comment finirait le quatrième tome !
Toutefois, on ne peut pas dire qu’il soit « en avance » dans tous les domaines. La création artistique est un grand flou pour lui. Dessiner, peindre, bricoler ne sont pas ses points forts. Et écrire non plus…
Exemple n°2 : Une précocité artistique et naturaliste
Ma plus jeune fille a elle aussi une certaine précocité. Elle comprend vite et bien tout ce qui est mathématiques ou français, tout cela se met en place assez rapidement.
Mais là où elle excelle, ce sont justement les matières artistiques.
Une sortie en forêt ? Une ballade en bord de Loire ? Un voyage l’autre bout du monde ? Elle a toujours avec elle un carnet à pages blanches et une trousse de crayons de couleur. Elle remplit ses carnets avec des dessins incroyables.
Ressemblants ou imaginaires, ils sont structurés, travaillés, colorés avec une recherche et une sensibilité particulières. On croirait qu’elle a visité tous les musées du monde !
Elle a aussi une oreille musicale et un sens du rythme très développés. Sa première année de violon, on n’a entendu ni grincements ni fausses notes !
Et puis, elle se lance dans l’écriture de poèmes, qu’elle illustre elle-même…
Exemple n°3 : un « petit dernier » tiré vers le haut
Mon dernier fils, qui a tout juste quatre ans, fait aussi partie du groupe des enfants précoces. Comment le sait-on ? Tout simplement en l’observant !
Il a parlé très tôt, à un an et demi il se faisait déjà bien comprendre. A deux ans il utilisait le subjonctif même s’il était malade (« Maman, je veux que tu viennes… »).
Et c’est aussi à deux ans qu’il a commencé ses premiers jeux de mots, jeux de rimes… et contrepèteries !
Il commence aussi à former ses premiers mots, s’intéresse à l’écriture, compte jusqu’à 100… Disons que « scolairement parlant », il aurait un niveau de fin de grande section de maternelle.
Maintenant, quel sera son domaine de prédilection… laissons-lui le temps de grandir !
Et alors… et moi ?
J’avais passé en revue les trois frères et sœurs de ma fille, il fallait donc que je lui parle d’elle maintenant !
Or elle… est-elle précoce ?
Elle apprend le français plutôt bien, l’orthographe rentre tranquillement. Disons, comme les enfants de son âge. Pour les maths et matières scientifiques, elle s’en sort plutôt bien, sans toutefois avancer beaucoup plus vite que les autres.
Quel est alors LE domaine dans lequel elle est le plus à l’aise ? Qu’est-ce qui est évident pour elle et qui ne l’est pas forcément pour chacun d’entre nous ?
La réponse, la voici : elle a une grande intelligence relationnelle et sociale.
Qu’est ce que cela signifie ? En l’observant, nous avons noté que :
- depuis toute petite elle demande à faire partie d’un groupe (sport de groupe, école…)
- depuis toute petite, alors qu’elle n’était pas scolarisée, elle s’est fait inviter à tous les anniversaires possibles et imaginables
- Elle a toujours des amis, des copains, et apprend à travers eux
- elle a choisi de pratiquer un sport d’équipe, dans lequel elle s’épanouit
Cette forme d’intelligence ne correspond pas aux critères « scolaires » : personne n’est noté sur sa capacité à se faire des amis ! Toutefois, c’est une forme d’intelligence fort utile, et dont tout le monde n’est pas doté.
Résultat des courses…
En lui expliquant tout cela, ma fille a eu un grand sourire. Un soulagement aussi. Elle voyait bien que ses autres frères et sœurs avaient quelque chose d’exceptionnel, mais elle ne le voyait pas chez elle. En lui expliquant cette intelligence relationnelle, j’ai vu son œil se mettre à pétiller : cela sonnait juste !
Elle a passé en revue tous les copains qu’elle s’était fait, toutes le fêtes auxquelles elle avait participé, et m’a dit juste après : « Tu vois, maman, c’est pour ça que je voudrais aller au collège : pour pouvoir me faire encore plus de copains ! »
Précoce ou non : tous des enfants exceptionnels !
Ma conclusion est la suivante : même si je soupçonne fortement mes enfants d’avoir un QI élevé, je n’ai pas choisi de leur faire passer de tests. Le Quotient Intellectuel est une chose, mais le Quotient Emotionnel compte aussi beaucoup. L’idéal étant simplement de se sentir bien dans sa peau !
Je ne parle pas souvent d’enfant précoce, mais d’enfant exceptionnel. Parce que bien souvent, ils ont une forme d’intelligence exceptionnelle, parfois plusieurs. Et que votre enfant soit considéré comme précoce ou non, ce qui l’aidera à se comprendre c’est de trouver avec lui sa propre forme d’intelligence !
Quelles peuvent-être ces formes d’intelligence ?
Vous avez peut-être déjà entendu parler des Intelligences multiples. Cette théorie d’Howard Gardner distingue 8 formes d’intelligence : l’intelligence linguistique, logico-mathématique, spatiale, intra-personnelle et interpersonnelle, corporelle, musicale, naturaliste et existentielle.
Ces formes d’intelligence sont plutôt des formes d’apprentissage. L’enfant apprend plutôt par la vue, ou par la manipulation, par ce qu’il entend ou par la relation avec les autres…
Moi, je vous propose plutôt de chercher avec votre enfant ses points forts dans ce qu’il est, dans ce qu’il vit. Dans ce qu’il aime, ce qui l’attire, là où il se sent bien…
On peut être précoce de bien des façons !
En voici quelques unes :
- l’intelligence logique, mathématique (votre enfant aime le calcul mental, se donne des défis de maths, a une bonne déduction logique, aime les énigmes…)
- l’intelligence pratique : il sait passer à l’action, rendre les choses concrètes. Il est très bricoleur, ou bien aime cuisiner, jardiner…
- l’intelligence relationnelle : il réussit toujours à se faire des amis, à gérer les conflits, à travailler en groupe ou en équipe
- la sensibilité artistique : dessin, peinture, poésie, musique, etc sont ses points forts, ses passions
- l’intelligence du toucher : un enfant qui aime masser, modeler, manipuler des objets. Certains enfants ont ça en eux, on les voit apprendre avec leurs mains.
- l’intelligence du corps : votre enfant aime le sport, dépasse tout le monde à la course, sait marcher sur les mains ou sait trouver sa place sur une scène de théâtre.
- l’intelligence écologique : votre enfant a besoin d’extérieur, d’être en contact avec les arbres, les plantes… Il est en harmonie avec son environnement, sensible aux changements de saisons
- l’intelligence littéraire : votre enfant aime raconter des histoires, les écrire, il sait les organiser, y mettre du suspense. Il crée des saynètes, des spectacles de marionnettes…
- l’esprit synthétique : votre enfant arrive à résumer, simplifier des propos. Il vous explique en deux phrases ce que l’on vient de lui expliquer en un long discours
Il peut exister d’autres formes d’intelligences que je n’ai pas répertoriées ici. Si, en observant votre enfant, une autre formule vous apparaît, notez-la, et partagez-la moi ! (la rubrique « commentaires » au bas de cet article est faite pour cela 😉 ) Je serai ravie de pouvoir compléter mes propres observations avec les vôtres !
Maintenant, à vous de jouer !
Vous avez des enfants précoces ? Comment leur en avez-vous parlé ? Comment le vivent-ils au quotidien ? Quelle est leur domaine de prédilection, leur intelligence exceptionnelle ? Rencontrez-vous des difficultés avec eux au quotidien, ou bien avez-vous trouvé un « truc » qui les aide ?
J’attends votre expérience en commentaire 😉
Bonjour Laetitia merci de ton article que j adore
Mon fils a plusieurs de ces intelligences exceptionnelles
Mais ma fille en a une non notée ici
L observation
Par exemple très très douée en puzzle a 5 ans
Une vue spatiale
Et elle remarqué les changements les détails de façon bluffante
Bises