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Retour sur 6 années d’instruction en famille 1/2

Eh oui, mon fils aîné va avoir 10 ans, déjà 6 ans que nous avons fait le choix de tenter l’aventure de l’instruction en famille (IEF)… avec des hauts et des bas, bien sûr, et j’aimerais partager avec vous un bilan de mi-parcours (l’instruction étant obligatoire jusqu’à 16 ans, on peut dire qu’on est à mi-parcours !)

Je divise cet article en deux parties : tout d’abord de 3 à 6 ans, puis de 6 à 10 dans la seconde partie.

En premier lieu, quelles on été nos motivations pour ne pas l’inscrire à l’école ?

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  1. une question d’horaires : il semblait si jeune pour tout d’un coup avoir à se lever le matin, enchaîner des journées avec repas à heure fixe, puis retour à l’école jusqu’à 16h30 !
  2. notre configuration familiale : à 3 ans, il avait une sœur d’1an et demi, et une autre qui venait de naître. Il nous était difficilement concevable d’avoir à lever tout le monde pour l’accompagner à l’école et aller le rechercher. Pour nous, le mettre à l’école à ce moment là aurait été vécu comme une mise à l’écart de la famille…
  3. nos propres souvenirs : l’un comme l’autre, nous avons des souvenirs de grand ennui à l’école. De frustrations dues  au fait que l’enseignant ne pouvait pas adapter le programme à nos questions, alors « tu apprendras ça plus tard », ou bien qu’il répétait sans cesse pour ceux qui ne comprenaient pas, et nous, on s’ennuyait… Nous avons tous les deux partagé une forte impression de perdre notre temps !
  4. une envie inavouée : nous avions déjà rencontré ou lu des articles sur des familles dont les enfants n’allaient pas à l’école. Leur vie avait l’air formidable, ils avaient le temps de faire plein de choses ! Et nous les envions, de loin, car comme toujours, ce qui est exceptionnel, « ce n’est pas pour nous » !

Jusqu’à ce que l’on ose s’approprier cette idée… en recevant le magazine Grandir autrement sur l’instruction en famille, ça a été pour nous l’occasion d’en parler, et d’oser affirmer ce choix. Tout en se laissant une certaine marge de manœuvre : l’instruction étant obligatoire à partir de 6 ans, si ce choix ne nous convenait finalement pas, nous pouvions tout à fait l’inscrire à l’école plus tard !

Pour accompagner au mieux nos enfants, j’ai suivi une formation

Après plusieurs mois de recherches sur différentes pédagogies, j’ai choisi de me former à la pédagogie Montessori. Elle me semblait correspondre à une façon d’apprendre par étapes, en partant du concret, en manipulant, qui me convenait bien. Je pense que j’aurais adoré être dans une école Montessori étant petite ! Je me suis donc formée au niveau 3-6 ans, et nous avons fabriqué du matériel, aménagé une étagère dans le salon, et c’est parti !

Notre organisation dans les débuts :

Au tout début, rien n’a vraiment changé. Étant déjà bien occupés avec trois enfants en bas âge, nous avions peu de temps pour les « activités ». J’ai bien tenté, aux rares moments où ses deux sœurs étaient endormies, de lui proposer une présentation ou une activité, mais il n’était pas forcément disposé à faire ce que je voulais à ce moment là ! D’où des blocages, des refus, un désintérêt qui a commencé à s’installer… Il a été urgent d’arrêter !

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Alors nous avons changé de façon de procéder : ce sont les activités qui se sont intégrées à notre quotidien. Préparer les repas, les goûters, des compotes ou des confitures, faire du pain, des pâtes… tout cela demande de la manipulation, de la précision, et mon fils était très intéressé par tout ce qui se mange ! Il est devenu expert en fruits et légumes, et on a pu aborder la question des saisons en allant faire le marché toutes les semaines.

Quand nous avions un temps tous les deux, c’était plutôt pour raconter des histoires, faire de la pâte à modeler ou de la peinture. Nous avons relâché toute pression sur le fait de faire ou non l’école à la maison. Nous vivions notre vie, en répondant simplement et la mieux possible aux questions et demandes de nos enfants.

Du français et des maths ?

Parfois, il voulait apprendre les lettres, alors nous sortions les lettres rugueuses. Petit à petit, sans suivre scrupuleusement la méthode Montessori mais en l’adaptant à notre goût, il en est venu à l’alphabet mobile, en écrivant un grand « sirodegrenadine » dont il était très fier ! Il a appris aussi les majuscules d’imprimerie, en nous demandant ce qui était écrit sur les panneaux, les affiches, les magazines…

Pour le calcul, ses demandes étaient simples : il a appris à compter en nous demandant « c’est quoi après? ». Et ce jusqu’à 100, après quoi il a très vite compris la continuité jusqu’à 1000, et s’est fait un plaisir à imaginer les millions, les milliards… Je lui avais présenté l’activité « pair et impair », que je trouvais intéressante, mais il ne l’avais jamais reprise. Pourtant, à 5 ans et demi, il nous a expliqué en voiture ce qu’étaient les chiffres pairs et les chiffres impairs, et s’entraînait à compter de deux en deux le plus loin possible !

Et la socialisation ?

Pour partager nos questions et rencontrer d’autres personnes pratiquant l’IEF, nous sommes entrés en contact avec des familles de notre région, via des groupes sur internet et les réseaux sociaux. Nous nous sommes vus plus ou moins régulièrement, mais ces temps d’échanges étaient toujours motivants, un certain soutien lorsqu’on se pose des questions sur notre motivation ou sur notre façon de faire. Les enfants ont pu jouer ensemble, certains étant très bon copains se rencontraient plus souvent…

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Malik, enfant précoce qui pose des questions sur tout, et à tout le monde !

Par ailleurs, nous nous sommes inscrits à des cours d’éveil musical en famille pour les 0-3 ans, dans une petite association près de chez nous. L’occasion d’être en groupe, de rencontrer aussi bien des adultes que des enfants, avec qui nous allions souvent jouer au parc après le cours. De là sont nées des amitiés qui durent encore, aussi bien pour les adultes que pour les enfants !

C’est également grâce à l’IEF que nous nous sommes inscrits dans une association de reconstitution médiévale : la visite du château ayant enchanté notre fils, il voulait y revenir… et pourquoi ne pas apprendre avec lui, en se créant des costumes, en se renseignant, en choisissant un métier, en aidant à l’entretien des bâtiments et en étant présents à chaque ouverture ? Il est maintenant incollable sur le XIIe siècle ! (et nous aussi, d’ailleurs !)

Notre rôle en tant que parents ?

Nous n’avons pas eu l’impression d’être des enseignants, de faire l’école, de préparer des cours… Rien de tout ça ! Nous avons juste été des parents d’un enfant curieux, et nous avons appris en même temps que lui, répondu à ses questions, parfois pris les devants en lui expliquant des phénomènes ou curiosités scientifiques que nous avions découvert.

Il écoutait beaucoup nos conversations d’adultes, et demandait juste quelques reformulations pour s’assurer de sa bonne compréhension ! Nous allions régulièrement à la bibliothèque, emprunter des histoires comme des documentaires sur ce qui l’intéressait à des moments donnés.

Bilan de cette première période ?

Des points positifs :

  • nous avons pris du bon temps, profité de la vie de famille.
  • pas de questions d’horaires pour les lever le matin, ou les réveiller de la sieste.
  • des enfants très peu malades (nous restons convaincus que le non-respect du rythme de sommeil de l’enfant est source de déséquilibre et donc les rend plus sujets aux maladies)
  • des rencontres fort intéressantes, notamment d’autres familles non-sco.
  • Le temps de se déplacer à vélo a été un privilège : pas de bousculade, le temps de discuter sans bruit de moteur, en observant la nature…
  • pas d’angoisse du dimanche soir, pas de « il faut aller se coucher, demain il y a école ! »
  • accès aux jeux du parc, aux expositions, aux musées sans faire la queue, sans que tout soit pris par les autres enfants.
  • on a pu profiter des beaux jours en allant pique-niquer, nous baigner… alors que tout le monde était à l’école !
  • sentiment de liberté, liberté, LIBERTÉ !!!

Des points négatifs  :

Ben… en fait, non ! aucun, même en y réfléchissant… si c’était à refaire, ce serait refait !

Pour lire la suite de nos aventures, rendez-vous ici :

Retour sur 6 années d’instruction en famille 2/2

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Cet article a 4 commentaires

  1. Tiphanya

    Génial l’assos de reconstitution médiévale, ma fille et mon mari adoreraient ça.
    Je suis curieuse de voir la suite de ce bilan très positif. Sachant que votre point de départ ressemble au notre (enfin sans les 2 petites soeurs)

  2. Carole

    Bonjour, merci pour cet article, ça motive beaucoup !

    1. Laetitia

      Avec plaisir ! Vous vous lancez dans l’Instruction en famille ?

  3. Carole

    Oui je commence l’IEF avec mon fils de 11 ans et ma fille de 3 ans en septembre 2019, j’ai envie de leur offrir une autre vie. J’ai déjà fait l’IEF à mon fils lorqu’il avait 8 ans, l’année du CE2, mais c’était pour cause de harcèlement scolaire.

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