Tes enfants te posent des questions sur la famille ? Ils ont du mal à différencier les amis, cousins, neveux et filleuls… Et si tu leur proposais de créer une arbre généalogique ? En prévision d’un anniversaire, mariage ou toute autre réunion de famille, ce sera un bon moyen pour savoir qui est qui. Sans compter une super introduction à l’Histoire, et une activité créative !
Faire un arbre généalogique, à quoi ça sert ?
S’inscrire dans une continuité
Travailler autour de sa famille est fort intéressant pour les enfants de différents âges. D’abord, pour prendre des repères temporels, et comprendre que nos parents ont eux aussi été enfants, et ont eux aussi des parents, etc…
Si on pouvait continuer l’arbre généalogique le plus loin possible, on remonterait aux premiers hommes ! Ça a un côté vertigineux qui marque l’esprit des enfants. Ils font partie de l’Humanité, et eux aussi la transmettront à leur tour. L’enfant trouve sa place dans un cycle dont on ne connaît ni le début ni la fin. Une seule chose est connue : c’est la partie de notre famille que nous inscrivons sur l’arbre généalogique.
Parler du passé
En créant un arbre généalogique avec tes enfants, tu vas aussi être amenée à parler du passé. Depuis « il y a quelques années » à « quand grand-mère était petite », ça fait quelques décennies !
En remontant les années, tu vas parler du passé de la famille, bien sûr, et aussi de la vie à différentes époques. Quand il n’y avait pas internet, pas la télé, du temps où Papy cultivait son jardin et Mamie tricotait pour toute la famille…
Tu peux choisir d’indiquer des dates sur ton arbre généalogique : certaines pourront elles aussi figurer sur la frise d’histoire de ton enfant, et ainsi faire entrer la famille dans l’Histoire !
Trouver sa place
Faire un arbre généalogique avec ses enfants, c’est aussi les aider à trouver leur place dans la famille. Inscrire son prénom au même niveau que celui des frères et soeurs, même s’ils sont nés avant ou après, donne à la fratrie une notion de groupe, d’ensemble. Ils partagent aussi les mêmes grands-parents que leurs cousins…
Et c’est d’autant plus intéressant quand ils ‘agit d’une famille recomposée ! (Et un peu plus technique, j’avoue…) On peut choisir les liens de parenté que l’on fait apparaître dans l’arbre généalogique, utiliser des couleurs différentes, pour que l’enfant se repère et se construise avec cette image de la famille dans laquelle il a toute sa place.
Réaliser un arbre généalogique avec les enfants : comment faire ?
J’ai créé plusieurs arbres généalogiques, des plus simples aux plus compliqués, pour de jeunes enfants ou pour de grandes cousinades… Aussi, je te propose ici un mode d’emploi pour faire un arbre généalogique simple. Pour les jeunes enfants, tu pourras t’arrêter à l’étape 2. Pour les plus grands, tu pourras poursuivre jusqu’où bon te semble !
Il te faudra comme matériel :
- une grande feuille de papier (A3, ou même plus grand : j’aime utiliser le dos des affiches pour avoir une grande surface)
- crayon de papier et gomme (très utile surtout si famille recomposée)
- feutre noir pour repasser les contours et écrire les noms
- peinture, crayons gras, crayons de couleur… ou tout ce que tu veux pour décorer !
Etape 1 : le tronc
Au centre de la feuille, dessine le tronc de ton arbre, et inscris dessus le prénom de ton enfant. C’est son arbre, il est donc au centre de l’arbre !
J’aime dessiner aussi des racines à l’arbre généalogique. Pour qu’il soit bien ancré au sol, qu’il n’ait pas l’impression de pencher sous le poids de ses ancêtres…
Au-dessus du prénom de ton enfant, le tronc se divise en deux parties égales : une partie pour le père, et une autre pour la père (dans l’ordre que tu veux, bien sûr !). Inscris aussi les prénoms sur chacune des parties.
Note : Si ton enfant est né d’un père anonyme ou d’un don d’ovocytes, ou toute autre situation faisant que l’un de ses parents biologiques est inconnu : je te conseille de faire tout de même figurer ce parent sur l’arbre généalogique. Par une petite branche raccordée à la partie de tronc correspondante par exemple, ou toute autre solution de ton choix. Même si ce parent restera toujours inconnu, il a contribué à ce que ton enfant soit qui il est aujourd’hui.
Etape 2 : les branches directes
Maintenant que les parents sont inscrits, divise chaque partie en deux : chacun des parents est lui aussi né de deux parents ! Inscris donc les noms des 4 grands-parents de ton enfant. Et ainsi de suite : ton enfant a peut-être encore des arrière-grands-parents en vie ?
Sous les prénoms, tu peux décider d’inscrire aussi les dates de naissance, et les dates de décès. Cela permet aussi de mieux se repérer dans le temps, et de voir combien de temps nos ancêtres ont vécu, pour les plus grands.
Pour les plus jeunes
A cette étape, ton enfant a sous les yeux un arbre avec sa place dans la famille et ses ascendants directs, en éventail. Pour un jeune enfant, un arbre de cette taille peut être suffisant. Tu peux donc t’arrêter là, et décorer l’arbre en y ajoutant des couleurs, des feuilles, une ligne d’horizon, des oiseaux , fleurs et papillons…
Tu peux aussi chercher des photos de chaque personne et les coller au-dessus de chaque prénom : une façon de rendre l’arbre plus vivant !
Etape 3 : les branches annexes
Jusque là, ton arbre généalogique était joliment symétrique. Et… c’est là que ça se gâte !
Maintenant, tu vas ajouter les frères et soeurs de chacun. Ceux de ton enfant, par de petites branches sur le tronc, au même niveau que lui.
Ceux de ses parents, par des branches à répartir en fonction du nombre de frères et soeurs. Les enfants de ces frères et soeurs, les cousins donc de ton enfant, peuvent aussi figurer sur l’arbre. Chez moi, il y en a beaucoup, alors j’ai choisi de les inscrire sous forme de toutes petite branches, avec leur prénom écrit dessus.
Si ta feuille est assez grande (et que tu aimes les recherches généalogiques), tu peux aussi faire figurer les frères et soeurs de tes propres parents, ou de tes grands-parents !
Faire un arbre généalogique : une activité à proposer en classe ?
Alors que j’étais éducatrice Montessori, des enfants m’ont demandé s’ils pouvaient faire leurs arbres généalogiques. Bien sûr, je les ai accompagnés dans ce projet !
J’avais des dos d’affiches format A1, et j’ai proposé aux autres enfants qui le souhaitaient de participer à ce projet. Et puis, j’ai pris une feuille pour moi. Eh oui, pourquoi la maîtresse ne participerait pas à cet exercice ?
Au crayon, chacun a créé son arbre à l’image de sa famille, en se posant de bonnes questions. « Est-ce que tout le monde a forcément un père et une mère ? » « Moi, mes voisins, c’est deux hommes ensemble et pourtant ils ont un bébé… » Ces créations ont donc été à l’origine de réflexions et partages d’ordre philosophique, biologique et éthique.
Les familles recomposées…
Et rapidement, s’est posée la question de la famille recomposée. Il a fallu faire preuve de créativité… Après réflexion commune, nous avons choisi de représenter les « beaux-parents » par des feuilles. Ainsi, un arbre a pu comporter une série de feuilles représentant un beau-père, ses parents, ses frères et soeurs et ses neveux, les « beaux-cousins » !
Un enfant a choisi aussi d’ajouter les amoureux de ses grandes sœurs, qui pour lui font déjà partie de la famille.
Et une autre s’est sentie frustrée car elle aurait bien ajouté les copines, mais vraiment on ne pouvait pas leur faire une vraie place sur un arbre généalogique !
Ce projet nous a accompagnés pendant quelques jours, et les enfants ont demandé des compléments d’informations à leur famille pour les compléter le lendemain à l’école. Ils étaient fiers de les avoir rapportés chez eux, et ça a été l’occasion de nombreuses discussions avec les parents également !