Quel meilleur moment pour parler physique qu’un retour de pique-nique à vélo, un soir d’été ? La nuit tombe doucement, le ciel devient bleu-indigo, on entend les grillons, les petits s’endorment… on a une petite demi-heure de calme devant nous, à pédaler et profiter de l’instant…
C’est le moment choisi par mon fils de 8 ans pour me poser LA question : « Dis, maman, c’est fait en quoi la matière? »
Parler physique comme on parlerait tricot
Alors, tout en profitant du coucher de soleil du coin de l’œil, et gardant le rythme de pédalage, j’essaie de trouver les mots. Pour parler d’atomes, de molécules, de leur organisation pour composer des « matières » de différentes densités… Ce n’est pas mon point fort !
Les atomes et les molécules, mon fils en avait déjà une certaine représentation grâce aux émissions de « c’est pas sorcier ». Une vision un peu sous forme de balles de ping-pong attachées entre elles de différentes façons, mais c’est un bon début. Nous avions donc une base concrète à notre discussion.
Oui, mais, un atome c’est composé de quoi ?
Alors là, on part dans le plus petit que petit… je lui parle donc des quarks, plus petites particules connues à ce jour dans la matière. Et entre les quarks ? Eh bien, il y a… du vide!
« Alors la matière, c’est que du vide ! »
Presque…
Voilà la révélation qu’a retenue mon fils ce soir là. Tout est composé de vide ! Ce concept lui a beaucoup plu, il se l’est approprié, nous a reposé des questions sur la matière les jours suivants.
Pourquoi pédaler aide à faire de la physique ?
Plusieurs éléments ont contribué au succès de cette discussion:
- Le fait que la question venait de lui,
- mais aussi que j’aie pris le temps de lui répondre de suite,
- et enfin que nous étions en mouvement.
Le mouvement l’a incité à réfléchir, à être concentré et à intégrer l’information pour la faire sienne. Lui ne se souvient pas du contexte, moi j’en garde un bon souvenir de discussion, réflexion, partage, au cours d’un chemin pendant un coucher de soleil. Mieux qu’une salle de classe, non ?
Et lorsqu’il a entendu à la fête d’une école la chanson « c’est de l’eau » des Enfantastiques, il m’a glissé à l’oreille : « C’est pas vrai, c’est du vide ! »