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Dehors les enfants ! La nature vous appelle…

Je ne sais pas vous, mais de mon côté je vois fleurir des créations d’écoles alternatives « en forêt ». Des classes au contact direct avec la nature, les enfants gambadant dans les bois, préparant leur petit potager… Mais d’où vient cet attrait pour la nature à l’école ? Pourquoi mettre les enfants dehors ?

Je vous donne dans cet article mes clés de lecture, mes expériences, mes points de vue. Vous pourrez les recouper avec celles des autres blogueurs participant au carnaval d’articles « La nature et les apprentissages », organisé par Coline et Rémy du Blog Petites Chasses au Trésor. C’est l’occasion de se retrouver autour d’un même thème ! Vous pouvez découvrir leur article sur ce sujet ici.

L’école met les enfants dehors…

Quand j’étais petite, à l’école, j’ai appris des choses sur la nature. J’ai appris le soleil et la Terre, les saisons, les planètes. J’ai appris que les ombres changeaient selon le moment de la journée, et que l’eau même froide s’évaporait tranquillement…

Tout ça, sans sortir de ma classe ! Au contraire, les maîtresses de mon école redoutaient les sorties, trop compliquées à gérer à leur goût. Même le petit coin d’herbe au fond de la cour de récré a été interdit, grillagé, parce qu’on se salissait !

Aujourd’hui, c’est tout le contraire… Dès la maternelle, les enfants sont encouragés à jouer dehors, avec de la vraie herbe et des vraies plantes ! Ils font des expériences avec des graines qu’ils font germer, font pousser leurs légumes. Les sorties « nature » se multiplient, pour apprendre à reconnaître les oiseaux, les arbres, nettoyer les bords de Loire…

Mais que se passe-t-il ?

Pourquoi envoyer les enfants dehors ?

Les parents d’aujourd’hui sont ceux qui ont vécu l’école telle que je l’ai connue… et qui cherchent mieux pour leurs enfants. Mais mieux, c’est quoi ?

Je me souviens d’une anecdote d’un de mes amis, pharmacien. Lorsqu’il faisait ses études, il a appris que le fraisier et le framboisier faisaient partie de la même famille botanique. Il l’a appris, consciencieusement, a appris la forme des feuilles, connaissait déjà les fruits. Parfait. Et un jour, dans notre jardin, il a vu un fraisier et un framboisier. En vrai. Et savez-vous ce qu’il a découvert ? Que même s’ils faisaient partie de la même famille, ils ne se ressemblaient pas du tout !

Pour cet ami, « mieux » voulait dire grandir avec un jardin. Pouvoir aller dehors et voir les plantes pousser, profiter des fruits et des légumes qu’il aurait planté. Pour d’autres, c’est utiliser les légumes pour cuisiner, donner une vraie valeur à notre nourriture, en prenant conscience de sa provenance et du travail qui doit être fourni pour en prendre soin. Pour tous, c’est une éducation à l’écologie qui nous a vraiment fait défaut, et dont nous savons l’importance aujourd’hui…

dehors, au jardin, accueillir des animaux pour le plaisir des enfants
Un jardin peut abriter aussi quelques animaux… pour le plus grand bonheur des enfants !

Apprendre en pleine nature ?

Qu’apprennent les enfants en pleine nature qu’ils n’apprennent pas à l’école ?

Une chose spéciale. Très spéciale. Une chose que l’on ne peut pas transmettre autrement qu’en pleine nature.

Cette chose, c’est… L’expérience.

  • Comment pouvez-vous transmettre l’écologie de la forêt si votre enfant ne s’est jamais retrouvé au pied d’un grand chêne, avec cette sensation unique d’être face à un être vivant imposant et pacifiste ?
  • Le respect des animaux passe aussi par la rencontre, le tête à tête, autrement qu’à travers les grilles du zoo…
  • Comment leur transmettre le respect de la nature, si les enfants ne côtoient que des arbres de ville grillagés et soutenant une poubelle ?
apprendre à reconnaître les éléments de la nature en jouant dehors
Oh ! Une grande famille de champignons !

C’est parce que les enfants auront vécu des expériences, auront développé leurs sens en pleine nature qu’ils deviendront les hommes responsables de demain !

Apprentissages dans la nature au quotidien

Que ce soit chez nous, en instruction en famille, ou lors des « sorties forêt » de notre école, ou même en observant les enfants d’un jardin d’enfants Steiner en pleine montagne, j’ai pu relever certains points communs chez les enfants souvent dehors. Certains apprentissages qui, en pleine nature, semblent couler de source !

  • Dans la nature, les enfants sont spontanément observateurs et curieux. « C’est quoi, cette bête ? » « Pourquoi il y a des plantes qui poussent sur les arbres ? » « Regarde, les champignons il font une ronde ! »… Ils aiment regarder, observer, et cherchent à comprendre. Or comprendre notre milieu, notre environnement est capital pour pouvoir y grandir sereinement et le protéger.
  • Les enfants qui jouent dehors sont aussi très débrouillards ! Parce que dans la forêt, dans la montagne ou au bord de la mer, on ne reste pas juste à observer la nature. On y grimpe aussi ! Escalader les rochers, les troncs d’arbres, construire des cabanes, des châteaux de sable ou des bonshommes de neige : la nature offre de quoi mettre notre corps et notre habileté à l’épreuve !
jouer dehors pour apprendre à maîtriser son corps et ses émotions
On apprend vite à tenir en équilibre, quand on joue dehors !
  • La nature ne cesse de changer. A chaque saison, elle crée des nouveautés, défait d’autres éléments qui se renouvelleront plus tard… Ces changements, observés par les enfants qui passent du temps dehors, les amènent aussi vers une plus grande créativité. Dessiner ce qu’on voit, avec les vraies couleurs, mais aussi créer des tableaux à partir d’éléments naturels… Ce sont des activités que mes enfants ont fait spontanément, juste en jouant dehors.

Une question de rythme

Au-delà de toutes ces possibilités, ce qui me semble vraiment important à transmettre à nos enfants, c’est le rythme de la nature. C’est ce qui fait l’énorme différence entre les enfants « de la ville » ou les enfants « de dehors ». Dans la nature (même en y passant une demi-journée par semaine !), le rythme est différent. Le souffle de vent dans les arbres prend une toute autre dimension. On joue, on s’active, mais on est hors du temps !

Le papier qu’on trouve par terre a peut-être été jeté il y a 10 ans, 20 ans, 30 ans… et il n’est toujours pas décomposé, recouvert d’une pellicule plastique. On comprend mieux alors ce qu’on nous enseigne au quotidien : jette dans la poubelle, trie les déchets, économise l’eau, ne gaspille pas…

Et puis, on y trouve notre rythme. Parce que nous sommes aussi des animaux, des êtres de la nature, nous sommes sensibles (et les enfants encore plus) à ce rythme beaucoup plus lent que notre quotidien. On ne va pas dans la nature pour une heure comme pour une heure de sport, non ! On y va pour une promenade, pour un paysage, pour une récolte, pour planter un arbre… et le temps n’est plus notre préoccupation principale.

apprendre avec la nature, c'est fondamental pour les enfants
Prendre un temps hors du temps, juste pour prendre un peu de hauteur…

Ce changement de rythme est essentiel à mes yeux. Trouver à se ressourcer dans la nature, et sortir ne serait-ce qu’un instant de cette société qui va très très vite, permettra aux adultes de demain d’être les créateurs d’un monde meilleur et plus respectueux de chacun ?

Pour finir…

En écrivant cet article, un chanson me revient. Une chanson que j’ai beaucoup écoutée étant petite, et qui illustre parfaitement les liens étroits entre enfance et nature… Je vous transcris les paroles, et vous pouvez l’écouter en cherchant son titre et son auteur : Anne Sylvestre – Il y avait un orme. Peut-être la connaissez-vous aussi ?

Il y avait un orme 
Près d’une maison 
Il y avait un orme long 
Comme un rêve d’enfance 
Il y avait un orme 
Que nous aimions tant 
Et quand on grimpait dedans
On y trouvait sa chance 

On avait chacun sa branche 
Les plus petites en bas 
On s’y déchirait les manches 
On s’y écorchait les bras 
On grimpait dans les étoiles 
Et quand ça balançait trop 
On envoyait la grand voile encore plus haut 

D’escalade en escalade 
On s’est fait des souvenirs 
Mais les enfants dans les arbres 
Finissent bien par grandir 
On partait l’un après l’autre 
Les petites qui gagnaient 
A leur tour les branches hautes s’ennuyaient 

Tout ça ne serait en somme 
Q’un peu de mélancolie 
Mais on s’aperçut que l’orme 
Avait soudain dépéri 
Quand on regarda ses frères 
On vit qu’ils mourraient aussi 
Rien de ce qu’on put leur faire ne réussit 

Il faut croire que la Terre 
Est malade ces temps-ci 
Et si ça nous désespère 
Il faut en prendre souci 
Ce qui fait mourir les ormes 
Pourra faire encore bien plus 
Il ne faut pas qu’on s’endorme là-dessus 

Il n’y a plus d’orme 
Vous pouvez chercher 
Pourvu que les peupliers aient encore une chance 
Il y avait un orme 
Il y a longtemps 
Ceux qui sont grimpés dedans 
Ont perdu leur enfance

Et vous, emmenez-vous vos enfants dehors ?

Comment transmettez-vous la nature à vos enfants ? Est-ce que vous allez souvent vous promener dehors avec eux ? Ou bien vous êtes plutôt casaniers ? Est-ce que c’est important, pour vous, les petits bricolages avec ce qu’on a trouvé sur le chemin ? Racontez-moi en laissant un commentaire au bas de la page !

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Cet article a 2 commentaires

  1. Lilou

    Bonjour,
    Merci, c’est un bel article !
    Je vous rejoint totalement, c’est tellement important et plaisant de voir ses enfants s’épanouir dans la nature. Je sors tous les jours avec mon fils de 3 ans après l’école pendant au moins 1h. On joue, fait des balades, des activités simples et accessibles à tout âge s’offrent à nous. Nous apprenons la vie, l’environnement, la terre, les animaux, les saisons. C’est d’une richesse infinie et gratifiante pour nous 2. Je me sens chanceuse de vivre dans un petit village niché en basse montagne et j’en profite !

    1. Laetitia Plisson

      Avoir la nature à portée de main, c’est un réel luxe pour nos enfants… Et une heure par jour quels bénéfice ! Bravo pour cette organisation « nature-friendly » 😉

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