Quand tu entends (ou lis) ça, tu imagines plein d’enfants la tête en bas, leurs bureaux collés au plafond ? Alors c’est que tu ne connais pas du tout cette approche ! Je t’explique tout de suite comment fonctionne une classe inversée, et les avantages qu’une telle pédagogie peut apporter.
C’est quoi une classe inversée ?
Cette « pédagogie » s’oppose à la classe traditionnelle. Dans un cours classique, le professeur expose son savoir aux élèves qui l’écoutent plus ou moins attentivement. Ensuite, ces derniers doivent faire des exercices seuls chez eux, pour assimiler et être capable de restituer ce savoir. Comme une carafe que l’on remplit d’eau.
Dans la pédagogie inversée, c’est le contraire, tu as deviné. Non, ce ne sont pas les élèves qui étalent leur savoir et le prof qui fait tout seul ses exercices chez lui ! Le rôle de l’enseignant est différent, et la nature des activités à la maison et à l’école le sont aussi.
Les élèves commencent par des lectures / vidéos / podcasts / documents variés à consulter individuellement chez eux. Il faut dire qu’Internet a donné une autre dimension à cette pédagogie. Les supports sont plus variés, et sous forme de vidéos, c’est souvent plus engageant que des polycopiés.
Puis, au moment de la classe, ils vont pouvoir poser les questions que cela a suscité. Ils vont échanger entre eux et avec l’enseignant, expliquer ce qu’ils ont compris ou non. Des questions et des échanges qui, de fil en aiguille, vont construire le plan du cours et son contenu. L’enseignant n’a plus qu’à accompagner, encourager, aider à trouver la théorie ou la règle à savoir, et le tour est joué ! Un rôle de guide plutôt que de détenteur du savoir absolu donc !
En gros, dans la classe inversée, c’est le cours à la maison, et les exercices pendant la classe. De quoi ravir tous ceux qui sont contre les devoirs à la maison !
C’est une pratique qui se développe de plus en plus, car elle est bénéfique pour le professeur comme pour les élèves.
La classe inversée : une meilleure organisation pour l’enseignant
« Les profs, ils ont plein de vacances et ne travaillent que 25h par semaine ! »
Combien de fois a-t-on entendu ce genre de réflexion, y croyant parfois… de la part des élèves, mais aussi d’autres adultes, travaillant 35h ou plus avec leurs 5 semaines de vacances réglementaires.
Et pourtant… ils ont des copies à corriger. Des copies de devoirs qu’ils ont dû préparer au préalable. Mais aussi des tâches administratives et annexes, telles que conseils de classe, bulletins à remplir… On commence à se rapprocher voire dépasser déjà les 35 heures hebdomadaires…
Loin de la classe inversée, l’enseignant lambda doit préparer ses cours. Savoir ce qu’il va proposer, quels exercices, revoir les notions et explications complémentaires… Tout ça prend du temps, surtout les premières années d’enseignement, lorsqu’il faut tous les préparer ! La durée hebdomadaire se rallonge encore !
Dans une classe traditionnelle, le professeur se fixe un objectif à atteindre pour lui comme pour les élèves, en un temps donné (celui de la leçon). Il prévoit de voir un certains nombres de points, ce qui laisse peu de place aux « débordements ».
Avec le principe de la classe inversée, il y a plus de place pour les réflexions, objections, interrogations des enfants. Il peut y répondre en prenant son temps, sans bâcler ses explications ou frustrer un élève qui n’aurait pas obtenu une réponse satisfaisante et complète.
Dans la classe inversée, ce sont en quelque sorte les enfants qui préparent leurs cours. Il reste tout de même à préparer les ressources, et les activités de groupe, mais c’est beaucoup moins chronométré et laisse plus de liberté pour répondre aux questions !
La pédagogie inversée pour des apprentissages plus faciles
Dans le système classique, le professeur parle, écrit, et il faut suivre le cours, même si on ne le comprend pas instantanément.
[D’autant plus que tout le monde n’a pas une mémoire visuelle. Et ceux qui ne sont pas très visuels n’ont pas forcément le profil auditif non plus ! Il y a d’autres profils. Si tu veux de l’aide pour mieux comprendre ton enfant et la meilleure façon de lui enseigner, c’est par ici.]
L’élève est ensuite livré à lui-même pour réaliser les exercices.
Dans la classe inversée, l’élève a tout le temps de comprendre les notions expliquées dans les ressources fournies. Il peut lire, relire, visionner, revisionner, et noter ses questions pour les poser lors du prochain cours. Le professeur est disponible pendant la classe pour épauler les élèves qui n’auraient pas bien assimilé les notions.
Si cette approche se développe beaucoup aujourd’hui, elle ne date pas d’hier pour autant. Peut-être as-tu toi-même le souvenir d’un professeur qui procédait de cette façon au collège par exemple. Il t’a probablement plus marqué que les autres enseignants.
En plus de favoriser des apprentissages de qualité, cette approche permet une collaboration entre les élèves. Elle est aussi souvent synonyme d’une meilleure ambiance dans la classe. C’est en effet plus stimulant d’être dans un cours basé sur l’échange et l’entraide, un cours vivant, que de devoir faire le silence pour écouter une leçon. Sans compter le fait que le temps en classe laisse la possibilité de faire tout un tas d’expériences ! Des activités sensorielles pour les plus jeunes à la pédagogie de projet pour les plus grands !
Et toi, qu’en penses-tu ? Ton enfant a-t-il eu l’opportunité d’expérimenter ce type de cours ? Ou peut-être toi ? Si c’est le cas, comment ça se passe ? Laisse moi un commentaire, ça m’intéresse !