Vaisselle, linge, repas… Tu te sens dépassée par le volume de travail dans la maison ? Tu te demandes de plus en plus pourquoi c’est toi qui fait quasiment tout alors que toute la famille y vit ? Je suis tout à fait d’accord avec toi ! C’est une affaire de famille ! Mais alors, comment impliquer tout le monde et effectuer équitablement le partage des tâches ménagères ?

Le partage des tâches ménagères, une bataille qui ne date pas d’hier !

Il est fort probable qu’à l’époque de ta mère ou ta grand-mère, celle-ci s’occupait de la maison pendant que son mari allait travailler. C’était en effet le schéma le plus répandu dans les familles il y a encore quelques décennies. Et pourtant… les choses ne se sont pas toujours passées comme ça ! Certaines études récentes laissent à penser que même à la Préhistoire, les femmes et les hommes partageaient probablement les mêmes tâches ! (Je te conseille d’ailleurs ce bouquin passionnant sur le sujet).

Mais voilà, il s’en est passé des choses depuis… En s’intéressant de plus près à l’Histoire, on constate que l’image de la femme cantonnée aux tâches ménagères est finalement beaucoup plus récente qu’on ne le croit.

[Si l’Histoire n’est pas du tout ton fort, peut-être que c’est simplement une question de méthode. Et si on apprenait l’Histoire en s’amusant ?]

Mais les mœurs ont beaucoup évolué aujourd’hui. Il est de plus en plus fréquent que la répartition des tâches ménagères dans le couple soit équitable. Mais parfois ce n’est pas le cas. Du tout.

Tu es en couple mais gère seule toutes les corvées ménagères ?

La situation n’est pas la même si tu es mère au foyer ou si tu travailles autant que ton conjoint. Mais dans un cas comme dans l’autre, t’occuper de tout dans la maison peut tout à fait te convenir ! Ou pas…

En effet, si ton compagnon travaille à temps plein voire plus, et que tu es mère au foyer, il se peut que vous ayez convenu ensemble que tu gérais la maison et lui le revenu. Mais si la charge de travail à la maison est trop importante, il est préférable de lui en parler. Tu es certes celle qui n’a pas d’emploi officiel, mais ce n’est pas pour autant que tu te tournes les pouces. Sans parler de la charge mentale… Tu es une femme avant d’être une épouse et une mère, et tu as aussi le droit d’avoir du temps pour toi. Pour te ressourcer, te faire plaisir, ou simplement ne rien faire ! Quitte à reporter une ou deux corvées à plus tard ou à les déléguer à Monsieur !

Vous travaillez tous les deux mais c’est quand même toi qui fais tout ? Eh oui, il y a un certain nombre d’hommes qui ne font rien dans la maison. Soit parce qu’ils ne réalisent pas la charge de travail que cela représente, soit parce qu’ils estiment que ce n’est pas à eux de s’en occuper… Une petite discussion entre vous pourrait peut-être l’amener à réfléchir sur la situation ? Reconsidérer vos rôles respectifs pour vous partager les tâches domestiques pourrait permettre de te libérer du temps pour toi, pour vous.

Maman en IEF ou avec de jeunes enfants non scolarisés, tu as cette mission en plus des tâches ménagères quotidiennes. Et du temps en moins !

Ce sont les enfants que tu veux faire participer aux tâches de la maison ?

Ton conjoint participe déjà plus ou moins, c’est déjà ça. Mais, vous n’êtes pas tout seuls dans la maison, si ? Si tu es maman solo, pareil : tu es peut-être la seule adulte de la maison, mais pas la seule personne !

Lorsqu’il y a des enfants, et qu’on adopte une parentalité dite « positive », le but n’est pas de dire oui à tout et de faire des enfants roi. L’objectif est plutôt de les élever dans le respect et la confiance. Communiquer, s’entraider, chercher ensemble des solutions, établir des règles qui conviennent à tout le monde… C’est valable aussi pour les corvées ménagères !

Alors tu vas peut-être penser « Oui, d’accord, mais mes enfants à moi, ils n’ont même pas trois ans ! Ils sont trop jeunes pour m’aider ! ». Certes, ils ne vont pas te faire la vaisselle après chaque repas, récurer la salle de bain ou sortir les poubelles. Mais ils peuvent déjà faire plein de petites choses ! A cet âge-là, peut-être que tu perdras plus de temps que tu en gagneras, mais c’est un investissement sur l’avenir. C’est dès le plus jeune âge qu’il faut les intégrer au fonctionnement de la maison. Ainsi, cela devient naturel pour eux, cela fait partie de la vie de famille. Le partage des tâches ménagères est facilité. D’autant plus que les tout-petits sont très demandeurs d’activités manuelles de la vie quotidienne. C’est un peu le principe de la pédagogie Montessori.

Ensuite, plus ils grandissent, plus ils peuvent participer à l’entretien de la maison. Beaucoup d’enfants sont enthousiastes d’avoir à effectuer des « missions » qui apportent un plus au fonctionnement du foyer. La plupart d’entre eux sont fiers qu’on leur confie de vraies responsabilités et de gagner en autonomie. 

Le Partage des Tâches ménagères : on fait comment concrètement ?

« Ok, c’est bien beau tout ça sur le papier, mais comment je fais moi pour faire contribuer ma petite de 4 ans ? Ou mon ado de 13 ans qui n’a jamais participé à aucune corvée ? »

Définir ENSEMBLE ce qu’on entend par tâches ménagères

L’idée n’est pas de décider d’un programme militaire toute seule et d’ordonner à ton régiment de faire ci ou ça. Encore une fois, si tu veux réellement impliquer toute la famille, le mieux est de le faire dès le départ. Difficile de se motiver à effectuer une tâche quand on n’en voit absolument pas l’intérêt…  

Si enfants et parents ont discuté ensemble de ce qui est important pour eux dans la maison, ce qui indispensable et ce qui au contraire ne compte pas, l’investissement de chacun sera plus facile. Un enfant de douze ans est capable de changer ses draps, mais peut-être que tous les quinze jours lui suffira amplement. Même si pour toi c’est deux fois par semaine ! Après avoir défini les limites de tous les membres de la famille, le partage des tâches ménagères prend alors tout son sens !

Impliquer les enfants dans l’entretien de la maison en leur confiant des missions

Une mission, ça peut être quelque chose de très simple ou d’élaboré. Tu t’adapteras bien sûr à l’âge de ton enfant. Ou plutôt à son stade de développement et ses centres d’intérêt. Car ceux-ci peuvent être très différents selon les enfants.

Le but est d’impliquer ton enfant dans la joie et la bonne humeur, de lui donner envie de participer. Si tu le forces à effectuer une tâche ménagère, par la menace d’une punition, ou par du chantage, il en sera frustré et enregistrera cette tâche comme une réelle corvée qu’il fait par obligation. C’est l’inverse du but recherché. En piquant sa curiosité « tu veux que je te montre comment on fait ? » ou en jouant « on pourrait dire que je suis une fée et toi un magicien, et qu’à la fin de la chanson on aura tout rangé grâce à notre baguette magique ! », ça marche bien en général !

Les enfants sont pour la plupart assez fiers d’avoir un rôle important à jouer dans le fonctionnement de la maison. Fiers qu’on leur donne de vraies responsabilités. Ils se sentent importants, valorisés et utiles. Et s’y mettre tous ensemble, c’est aussi beaucoup plus motivant. On peut discuter ou s’amuser en même temps.

Des exemples de missions ?

Pour les plus jeunes, ce peut être de ranger tous les jouets ou livres dans une caisse dédiée, de mettre le couvert ou encore de placer ses vêtements sales dans la panière prévue à cet effet. Pour les plus âgés, ils peuvent par exemple préparer un repas simple, passer la tondeuse ou encore repeindre un mur.

Tu peux aussi définir un temps précis, je m’explique : au lieu de décréter « on nettoie toutes les vitres de la maison », tu as la possibilité de choisir l’option « on met un chrono à 5 minutes (ou un morceau de musique), on fait tous les vitres, et à la fin on voit tout ce qu’on a réussi à réaliser ! ».

Partage des tâches ménagères oui, mais une chose à la fois

Si tes enfants ne faisaient rien jusqu’à aujourd’hui, ne t’attend pas à ce qu’ils récurrent la maison du sol au plafond dans les trois jours. Il faut du temps et de la répétition pour intégrer de nouvelles habitudes. Le but n’est pas de les dégoûter dès le départ. Si tu as envie de changer les choses, tu vas peut-être vouloir mettre en place un super planning pour organiser tout ça vite et bien, avec chacun sa place et ses missions. Je te conseille plutôt de leur faire intégrer une petite habitude, comme mettre le couvert par exemple. Et lorsque celle-ci sera acquise, tu pourras en ajouter une autre. « Tous les samedis matins, on change les draps », ou « tous les soirs après le repas, on range le salon pendant 5 minutes ».

Et surtout, on évite de se mettre la pression !

Inutile de viser la maison parfaite ou rien ne dépasse et où il ne subsiste pas la moindre poussière. L’objectif, c’est de se sentir bien, dans une maison entretenue et désencombrée. De toute façon, avec des enfants, quel que soit leur âge, ton intérieur est amené à être chamboulé quotidiennement. Et tant mieux ! Une maison immobile est une maison sans vie !

Tu as aussi le droit d’avoir des périodes difficiles où le ménage passe un peu à la trappe, des baisses de régime.

Donc on ne place pas la barre trop haute. Fais confiance à tes enfants, observe-les mettre la main à la pâte, aide-les à intégrer cette organisation. Apprend aussi à lâcher prise. Je pense que le plus important n’est pas forcément de parvenir à un résultat nickel chrome, mais plutôt de simplement constater qu’il y a du mieux ! On ne voit que le positif ! 😉

Alors, prêt(e) à changer les habitudes à la maison ? Ca se passe comment chez toi ? As-tu d’autres astuces pour faire participer tout le monde ?